Séances plénières

Séance des Présidents

Simulation en médecine transfusionnelle à l’Hôpital d’Instruction des Armées Sainte Anne-Toulon

Sandrine PONS(1)*, Jean François RINGEVAL(2), Simon TRANZEAT(1), Yann NAVARRO-CHABRIERES(3), Alexandre SCHAUER(3), Philippe AGUILON(1)

L’Hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon organise, depuis quelques années, un recyclage en transfusion sanguine du personnel infirmier qui connaît, aujourd’hui, des limites dans sa forme traditionnelle en cours magistraux. Une modalité pédagogique plus moderne et efficace est envisagée. La proximité du Centre d’enseignement et de simulation en médecine opérationnelle  (CESimMO) de l’Ecole du Val-de-grâce (EVDG) nous permet de recourir à l’évaluation des pratiques par la méthode de simulation. Un groupe de travail a ainsi élaboré un projet conçu pour former, en une demi-journée, huit infirmiers. Cette formation se déroule en plusieurs étapes. Les personnels suivent, en amont, une e-formation via la plateforme de Gestion d’enseignement à distance  et d’information du service de santé des armées (GEDISS@) de l’EVDG. Ce prérequis théorique permet d’actualiser leurs connaissances. Puis, une session pratique de quatre heures, se déroule dans des locaux dédiés. Elle est encadrée par un médecin hémovigilant, un technicien du dépôt de sang et un instructeur du CESimMO. Les stagiaires réalisent d’abord un travail «d’expertise» des éléments qui composent le dossier transfusionnel sur le thème « Cherchez l’erreur !». Puis, par équipe de deux, les infirmiers sont mis en situation pratique, simulée sur un mannequin interactif  haute-fidélité pendant vingt minutes en « chambre des erreurs transfusionnelles ». Les situations sont variées : mise en place d’une transfusion, survenue d’incident ou d’évènement indésirable receveur. La simulation est filmée et projetée en direct aux autres participants dans une pièce adjacente. Un débriefing collectif est mené à l’issue afin de faire ressortir les pratiques pouvant être améliorées. Cette formation, valorisée par son intégration au développement professionnel continu, emporte un vif succès auprès des intéressés. De ce fait, un format similaire, adapté aux médecins et techniciens de laboratoire, est envisagé.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

 

Transfusion et Médicaments : modèle in vitro d’étude de l’interaction entre les hématies transfusées et une sélection de médicaments

Maryse PUNTOUS(1), Pierre LAUROUA(2), Sophie PUJOL(1), Isabelle ROGER(1), Fabien XUEREB(1), Marie MIREMONT(1), Stéphane BOUCHET(1), Marie COLOMBAT(2), Michel JEANNE(2)

La circulaire du 15/12/2003 relative à la réalisation de l’acte transfusionnel recommande de réserver une voie veineuse à la transfusion des produits sanguins labiles. En 2013, une enquête multicentrique de pratiques sur la transfusion et la perfusion simultanée de médicaments montrait des attitudes variables suivant les services : 74% des réponses indiquaient l’utilisation d’une voie « dédiée » (soit un cathéter dédié au sein d’une voie veineuse multiple, soit une voie veineuse périphérique temporaire, soit une interruption des médications en cours). L’utilisation d’une voie dédiée est une contrainte dans de nombreuses situations, en particulier dans les services d’hématologie et de réanimation, où les patients sont polytransfusés et poly-médicamentés. En l’absence de données scientifiques actuelles, nous proposons un modèle in vitro pour évaluer l’interaction entre les hématies transfusées et une sélection de médicaments parmi les plus utilisés et perfusés en continu en hématologie (vancomycine, tazocilline, ciclosporine, ceftazidime, nefopam, KCl) et en réanimation (midazolam, vancomycine, morphine, insuline, héparine, nicardipine).

Matériel et méthode  Sept seringues électriques (une pour chaque médicament de la série hématologie ou réanimation, plus une pour un soluté de réhydratation) et une poche de CGR à débit contrôlé par pompe sont connectés sur une voie multiple, suivie d’une tubulure pour le recueil des échantillons. Les paramètres étudiés sont le taux d’hémolyse, l’agglutination des hématies et le dosage des médicaments. Le plan expérimental factoriel complet utilisé permet de tester toutes les combinaisons associatives des mélanges médicamenteux.

Résultats L’étape préliminaire de validation du montage montre qu’aucun effet délétère n’est observé lorsque le CGR est passé sur pompe ni lorsqu’il est mélangé avec du polyonique G5. La stabilité du montage est en cours d’évaluation. Les tests avec les médicaments seront réalisés dans un second temps.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

 

Anaphylaxie et déficit en IgA en France entre 2004 et 2014 : analyse de la base d’Hémovigilance

Charles TACQUARD(1)*, Karim BOUDJEDIR(2), Monique CARLIER(3), Jean-Yves MULLER(4), Philippe GOMIS(5), Paul-Michel MERTES(1)

Introduction L’existence d’une sensibilisation vis à vis des IgA chez les patients déficitaires en IgA à l’origine de réactions allergiques lors d’un épisode transfusionnel a été récemment remis en cause.  L’objectif de notre étude était d’identifier et de décrire les réactions allergiques post-transfusionnelles survenues chez les patients présentant un déficit en IgA et d’évaluer l’imputabilité entre ce déficit et la survenue de cet événement.

Méthode  Il s’agissait d’une étude rétrospective analysant les Effets Indésirables Receveurs (EIR) allergiques post-transfusionnels survenus chez des patients pour lesquels un déficit en IgA était évoqué, extraits de la base nationale d’hémovigilance de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur la période 2004-2014. Dans un second temps, la survenue d’une nouvelle réaction après un nouvel épisode transfusionnel était recherchée.

Résultats Entre 2004 et 2014, 32 024 747 produits sanguins labiles (PSL) ont été cédés. Sur cette période, 9074 EIR allergiques ont été signalés dans la base d’hémovigilance. Parmi eux, 19 patients avaient un déficit en IgA ou des anticorps anti-IgA. Treize de ces patients ont été transfusés à nouveau avec des PSL standard et un seul patient a fait une nouvelle réaction. Cinq patients ont été transfusés avec des produits déplasmatisés. Un patient n’a pas été transfusé par la suite. En éliminant les patient qui n’ont pas réagit après une nouvelle transfusion standard, l’incidence était 1 réaction pour 5 437 358 de PSL cédés dans le scénario le plus défavorable.

Discussion et conclusion L’incidence de cette complication en France est extrêmement faible malgré une très large exposition aux produits sanguins labiles. Le rapport bénéfice-risque d’un dépistage large doit être réévalué. Les investigations devraient être réservées aux réactions récidivantes.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

  

Hépatite E méconnue à propos d’un cas chez un patient allogreffé, probablement post-transfusionnelle : persistance et réactivation du VHE

Marion PYTEL(1), Joëlle PETITJEAN LECHERBONNIER(1), Florent VIRON(1), Cécile SCHANEN(1), Amélie SEGUIN(1), Stéphane CHEZE(1), Florence ABRAVANEL(1), Sandrine FAID(2), Agnès BAZIN(1)*

Depuis quelques années le VHE est clairement défini comme responsable de cas sporadiques d’hépatites aigues autochtones (génotypes 3 et 4), de formes graves chez les sujets porteurs d’une hépatopathie chronique et de formes prolongées voire chroniques chez les patients immunodéprimés.

Nous rapportons le cas d’un patient de 42 ans (Hogdkin en 2006, autogreffe en 2011) admis en réanimation le 8 juillet 2015, à 21 jours de son allogreffe pour cytolyse hépatique et défaillance multi viscérale, compatibles avec un syndrome d’activation macrophagique (SAM), d’évolution fatale, chez qui ont été mises en évidence une virémie VHE (6.7log), BK virus (5log) et une parasitémie (toxoplasmose).

Des analyses sérologiques (IgG/IgM VHE) et génomiques (ARN VHE) rétrospectives de 5 sérums prélevés entre mai 2015 et octobre 2012 ont permis de dater la séroconversion fin décembre 2012 et la virémie en octobre 2012. Le séquençage des souches 2012 et 2015 révèle le même génotype G3i, objectivant l’existence d’une hépatite chronique depuis 2012 avec virémie fluctuante et réactivation.

Parmi les produits sanguins labiles reçus par le patient, seuls 2 concentrés de plaquettes d’aphérèse, administrés en août et septembre 2012, étaient suspects dans la mesure où ce sont les 2 seules transfusions du patient au cours des 14 mois précédents la virémie. Si l’enquête ascendante a conduit à identifier un donneur ARN VHE positif (2.2log) lors de son don, la faible virémie n’a pas permis le génotypage et la comparaison phylogénique des souches donneurs-receveurs. Ainsi le résultat de ces analyses plaide en faveur d’une contamination transfusionnelle, sans qu’une autre origine ne puisse pas être formellement exclue.

En conclusion, ce cas d’hépatite E, probablement post-transfusionnel, méconnu mais évolutif sous forme chronique à bas bruit pendant 3 ans, incite à appliquer une vigilance accrue, tout particulièrement chez les sujets transfusés en contexte d’hémopathie et d’immuno-suppression.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

 

Leçon inaugurale

 

Leçon inaugurale I :

Patient Blood Management    G. FOLLEA

 

Leçon inaugurale II :

Seuil transfusionnel en 2016    P.VAN DER LINDEN

 

Leçon inaugurale III :

– Risques Infectieux Emergents  C.CHIDIAC

– Surveillance épidémiologique des risques émergents et impact sur les donneurs, l’exemple du Zika  M.C. PATY

Sécurisation des Dons de sang et agents infectieux émergents   P.GALLIAN

 

 

Sessions institutionnelles

 

Agence Nationale de la Sécurité du Médicaments et des produits de santé : ANSM

Implication de l’ASNM dans la sécurité transfusionnelle     L.BOUDALI

 

Direction Générale de la Santé : DGS

DGS et FILIERE SANG    A.DELBOSC

 

Service de Santé des Armées : SSA

DAMAGE CONTROL RESUSCITATION : Un nouveau modèle de prise en charge du traumatisé hémorragique grave    A.SAILLIOL

 

Conférence Nationale des Coordonnateurs Régionaux de sécurité transfusionnelle et d’Hémovigilance  : CNCRH

Organisation de l’Hémovigilance : nouvelle régionalisation  P.CABRE

 

 

 

 

 

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