Posters Sécurité et Pratiques transfusionnelles

Conservation temporaire des CGR en Unité de Soins – « Pratiques et motivations » – P-57

Écrit par Madame Evelyne CATILLON (REIMS, FRANCE), Docteur Bruno LARTIGUE (REIMS, FRANCE), Madame Pascale PALAMARINGUE (REIMS, FRANCE), Madame Christine ROUCOULET (REIMS, FRANCE)

OBJECTIF. Evaluer les pratiques de conservation temporaire des Concentrés de Globules Rouges (CGR) dans les services de soins, dans le délai des 6 heures avant la pose de la transfusion et connaître les motivations du personnel dans le choix d’une modalité de conservation.
METHODES. Les procédures locales actuelles préconisent une conservation des CGR à température ambiante. Un questionnaire a été adressé aux cadres de santé pour diffusion au personnel infirmier. Les réponses étaient anonymes, individuelles et volontaires. Les informations recherchées concernaient l’utilisation (ou non) de réfrigérateurs, l’association du bordereau de délivrance et des poches pendant le délai d’entreposage, l’utilisation d’un contenant secondaire et les motivations du personnel pour un recours à la réfrigération des CGR (graduées par ordre d’importance).
RESULTATS. Les 148 questionnaires retournés à l’Unité d’Hémovigilance correspondent à  un taux de réponse d’environ 10 % mais les 21 services répondeurs représentent 75 %  des transfusions du CHU.
Une majorité des répondants (71 %) utilisent des réfrigérateurs.
L’emploi d’un contenant secondaire n’est pas systématique : 32 % l’utilisent  “toujours” et 31 %  “jamais”.
Le bordereau de délivrance nominatif est “toujours” stocké au même endroit que les CGR pour 83% des répondants,  “jamais” pour 6% d’entre eux.
Sept motifs sont avancés pour justifier la réfrigération des CGR. Deux motifs sont prépondérants : 63 % estiment que c’est la meilleure température de conservation pour un CGR et 56 % suivent l’indication “conserver entre +2°C et +6°C” mentionnée sur l’étiquette de la poche.
CONCLUSION : Les personnels des unités de soins restent majoritairement convaincus par l’utilité d’une réfrigération des CGR dans le délai réception/transfusion. Ils semblent confortés dans cette idée par une connaissance théorique sur les caractéristiques de conservation des CGR et par les mentions figurant sur l’étiquette.

L’évaluation des connaissances et pratiques médicales en Transfusion. Expérience du CHRU de Lille – P-58

Écrit par Professeur Mercé JOURDAIN (LILLE, FRANCE), Docteur Anne MAREY (LILLE, FRANCE), Docteur Pascale RENOM (LILLE, FRANCE), Docteur Marianne SANDLARZ (LILLE, FRANCE), Professeur Sophie SUSEN (LILLE, FRANCE), Docteur Bénédicte WIBAUT (LILLE, FRANCE)

Nous avons testé lors de l’accueil d’internes, un questionnaire de forme déclarative, portant sur l’ensemble du processus transfusionnel et inspiré de grilles proposées pour l’évaluation des connaissances et pratiques médicales. La synthèse des résultats sert de support de formation, associé à un diaporama. Après déploiement, 135 réponses ont été analysées.
-PSL : méconnaissance des conditions de conservation des PSL (surtout pour les CP) et  du degré actuel du risque transfusionnel (35%).
-Immunohématologie (IH), 64 % de méconnaissance de certains critères de validité des résultats IH.
-Règles de compatibilité, 45% de difficultés d’interprétation pour la transfusion de CGR non isogroupe mais compatible, et pour la transfusion de CP RH incompatible ; au CPTU on relève 27% de difficultés d’explication de l’agglutination, alors que 9% autorisent une transfusion ABO incompatible.
-Prescription : 36% d’écart sur le contrôle de l’identification patient, 24% de non rédaction par le médecin lui-même et 18% de méconnaissance du débit transfusionnel.
Indication : méconnaissance des critères pertinents (27%) et des qualificatifs (50%).
-Maîtrise de l’UV immédiate (UVI) : 35% de méconnaissance des 3 degrés d’urgence, 19% de difficultés pour le choix du groupe à transfuser en UVI et 16% d’écarts sur la pratique du prélèvement IH avant de transfuser en UVI.
-Modalités de signalement d’un EIR : 10% de méconnaissance.
En conclusion, nous envisageons de poursuivre ces évaluations, suivies en tant qu’indicateur en CSTH, comme pour les audits sur le CPTU et les évaluations des pratiques infirmières. Notre prochain objectif est leur mise en ligne sous forme de Quizz avec exploitation centralisée et analyse individuelle de progression sous forme d’auto-apprentissage, qui devrait aussi nous permettre de réadapter la formation et de cibler les messages indispensables à une meilleure maîtrise médicale de la pratique transfusionnelle.

Non – conformité du CUP : GR à réchauffer ? – P-59

Écrit par Docteur Bertrand ARNAUD (QUIMPER, FRANCE), Docteur Olivier MORTEL (QUIMPER, FRANCE), Madame Isabelle PLANTIN (QUIMPER, FRANCE)

Ultime verrou sécuritaire avant transfusion,Le Contrôle Ultime Pré transfusionnel(CUP)est une étape obligatoire dont les règles de bonnes pratiques sont définies par la circulaire DGS/DHOS/AFSSAPS n° 3-582 du 15/12/2003 et par la décision du 06/11/2006.Ce cas clinique illustre une singularité du CUP et les difficultés d’interprétation et de validation auxquelles peuvent être confrontés les professionnels.
Une femme de 66 ans prise en charge pour fracture du col fémoral présente en post opératoire une anémie à 8.2g. Elle possède une carte valide de groupe B+(RH1,D+).Dès réception d’un  CGR B+ le CUP de concordance est réalisé sans ambiguïté de résultat tandis que le CUP immunologique exprime des résultats déroutants.
Une réaction d’agglutination faussement positive est retrouvée sur 2 CUP successifs entre les hématies B+ du receveur prélevées « au lit du malade » et les réactifs anti-A et anti-B.Devant la discordance observée et quand bien même il s’agirait d’une transfusion non iso groupe compatible, l’acte transfusionnel est légitimement interrompu. Le groupe receveur est une nouvelle fois traité manuellement  puis confirmé : la présence d’agglutinines froides non connues jusqu’alors ou non signalées favorise par le biais d’anticorps de classe IgM l’agglutination spontanée des hématies à température ambiante. Procéder au « réchauffement » des concentrés érythrocytaires  permet d’obtenir des  résultats concordants.
Il est nécessaire de rappeler :

    1. les  circonstances d’interprétations difficiles du CUP.
    2. la nécessité impérieuse de suspendre l’acte et de contacter    le médecin responsable ou l’EFS jusqu’à compréhension, concordance et validation du CUP si une discordance ou une non-conformité apparaîtrait.
    3. L’importance de la transmission d’une information de type « présence d’agglutinines froides » sur le bordereau de délivrance
    4. la possibilité en situation d urgence d’aboutir à un retard transfusionnel en cas de CUP litigieux.

Bilan des pratiques transfusionnelles de 2004 à 2011 au sein d’un établissement MCO des Pays de la Loire – P-60

Écrit par Docteur Remi BOCQUET (LA ROCHE SUR YON, FRANCE)

Introduction : la clinique Saint Charles à La Roche sur Yon, accrédité par la Haute Autorité de Santé, certifié ISO 9001 comporte 181 lits MCO, 31 places de soins de suite et une UPATOU. L’ES est situé à moins de 2 km du CHD site de l’EFS et du dépôt de sang médicalisé. Un CSTH a été constitué formellement en 2006, avec un correspondant d’hémovigilance médecin anesthésiste depuis 1999. Les protocoles sont évalués régulièrement.
Méthode : évaluation des pratiques transfusionnelles depuis 2004, à partir des données cliniques incluant le dossier transfusionnel unique par patient et du recueil prospectif des patients opérés de chirurgie orthopédique prothétique, gros responsable de prescription de produits sanguins labiles (PSL) dans l’ES.Bilan_des_pratiques_transfusionnelles_de_2004_a_2011_au_sein_d_un_etablissement_MCO_des_Pays_de_la_Loire
Résultats : 154905 patients ont été admis en 8 ans dans l’ES. Parmi eux, 126370 ont été opérés. 2807 patients ont été transfusés sur cette période soit en moyenne 1 patient sur 55. 8553 PSL ont été prescrits soit un ratio de 3.05 PSL par patient.
La quantité de PSL rapportée au nombre d’admissions est stable sur 8 ans avec 8239 culots globulaires administrés (96.3%), 280 PFC (3.4%) et 14 unités plaquettaires (0.2%). Les PSL sont prescrits en majorité par les MAR, principalement en orthopédie et en unité de surveillance continue.
3396 patients ont bénéficié d’une récupération per-opératoire par Cell Saver, à 97% en chirurgie orthopédique. Il n’existe plus de protocole de transfusion autologue programmée depuis 2005.
Concernant l’ensemble des données d’hémovigilance, la traçabilité est de 99,9%, le taux de destruction des PSL de 0.8%, le taux de retour des R.A.I. à 3 mois de 77% et le taux de conformité du dossier transfusionnel de 72 %. 28 FEIR ont été déclarées dont 1 de grade 4 (décès  sur TRALLI).
Conclusion : la certification et les EPP sont un bon moteur de la qualité des pratiques transfusionnelles. Elles contribuent à la réduction du risque transfusionnel et à l’émergence de nouvelles procédures d’épargne transfusionnelle.

Transfert de patient inter établissement de patient avec produits sanguins labiles (PSL) Evaluation et révision de la procédure – P-61

Écrit par Docteur Véronique BOURCIER (BESANCON CEDEX, FRANCE), Madame Veronique MOREAU (BESANCON CEDEX, FRANCE)

Introduction : le transfert inter établissement de patient avec PSL fait partie des indicateurs du rapport annuel d’activité de l’hémovigilance en Franche-Comté en raison de destruction abusive de PSL, perte de traçabilité et dysfonctionnements de la chaîne transfusionnelle. L’évaluation d’une procédure régionale établie en 2008 a révélé la non appropriation de cet outil d’où sa révision.
Méthode : des membres du comité de pilotage régional ont misen place un groupe de travail composé de représentants des secteurs public et privé de Franche Comté (dépôts de PSL, services de soins, hémovigilance). Des réunions semestrielles ont été planifiées. L’objectif est d’éviter la perte d’informations sur le  parcours patient. L’absence de documents support désorganisait la pratique et générait des dysfonctionnements. L’axe de travail consiste en la création de documents régionaux : un premier, à l’usage des dépôts de délivrancecomporte les instructions de conditionnement des PSL et d’alerte du service d’hémovigilance de l’établissement de santé destinataire (ES). Un second, destiné à suivre les produits accompagnant le patient, contientles instructions pour le service destinataire. Une phase test de 3 mois a été.
Résultats : fin 2011 une réunion d’évaluation montre que chacun s’est approprié la procédure. La communication et l’utilisation des documents crées ont permis une optimisation du circuit de traçabilité. La gestion documentaire eststandardisée et simplifiée ce qui a fait l’unanimité des acteurs régionaux. Le ratio PSL détruits/PSL transférés est en baisse: 34% en 2010 (94 PSL transférés), 28% en 2011(118 PSL transférés). Une évaluation  annuelle de la procédure est retenue, ainsi qu’un déploiement aux ES hors région via le réseau d’hémovigilance.
Conclusion : ce travail a été accueilli avec enthousiasme par le groupe,  confronté à des difficultés de traçabilité à posteriori. Cela a permis de générer une véritable dynamique et implication des acteurs.

L’utilisation de la transfusion par les services cliniques en 2011 en RD Congo. Leçons à tirer – P-62

Écrit par Madame Suzy KAPINGA (KINSHASA, CONGO, LA RéPUBLIQUE DéMOCRATIQUE DU), Monsieur Rigobert KAZADI (KINSHASA, CONGO, LA RéPUBLIQUE DéMOCRATIQUE DU), Docteur Pacifique MISINGI (KINSHASA, CONGO, LA RéPUBLIQUE DéMOCRATIQUE DU), Mademoiselle Nana MULENVO (KINSHAS

Introduction
Le centre national de transfusion sanguine a  pour mission de rendre disponible et accessible le sang de qualité en quantité suffisante sur toute l étendue du pays.
L’’étendue du pays  est  de 1 245 000km2  et le besoin   annuel   en produits sanguins sécurisé de 450 000 unités. Ce contexte rend difficile la mission du CNTS.
La production du sang est basée sur le  prélèvement manuel  suivi des  étapes de préparation avant la cession aux établissements des soins.
Objectif
Montrer le taux d’utilisation des produits sanguins ainsi que les causes principales des anémies par services.
Méthodologie
Une analyse annuelle des informations rapportées par les centres provinciaux de transfusion sanguine de la RDC  pour l’année  2011 sur l’utilisation des produits sanguins labiles au niveau des services demandeurs.
Résultats
En 2011, 335046 transfusions ont été rapportées sur toute l’étendue du pays .
Prés de 220130 unités de sang transfusées soit 65% ont été transfusées dans les services de  pédiatrie. L’anémie sur paludisme à plasmodium  falciparum était la principale cause ,  Les enfants  de moins de cinq ans  sont les plus concernés   (80%)
34345 unités de sang soit 10% ont été transfusées en gynécologie suite  aux complications liées à l’accouchement.
30960 unités de sang soit 9% en Médecine interne  suite aux maladies infectieuses dont le VIH.
27727 soit 8% en chirurgie suite aux accidents de la circulation routière et complications opératoires
26326 unités soit 8% dans autres services avec des causes multifactorielles.
Conclusion
L’anémie sur paludisme à plasmodium falciparum reste la plus grande cause de transfusion en  RDC. Les enfants de moins de 5ans sont les plus touchés.   Pour réduire le nombre de transfusions,  il est nécessaire de procéder par de fortes  sensibilisations de la communauté dans la lutte contre le paludisme.  Ceci aura comme effet la réduction du nombre de transfusion ainsi que du taux de mortalité  due au paludisme.

Discordance du contrôle ultime pré-transfusionnel de compatibilité ABO – P-63

Écrit par Docteur FranCoise BOYER (ANGERS, FRANCE), Madame Christelle COAT (ANGERS, FRANCE), Docteur Catherine DAVID (ANGERS, FRANCE), Docteur Marc PIERROT (ANGERS, FRANCE), Madame Dany POIRIER-CARUSO (ANGERS, FRANCE), Madame Usth UNITé DE SéCURITé TRANSFUSION (ANG

Le contrôle ultime pré-transfusionnel au lit du patient se pratique  en deux temps :
Le contrôle ultime de concordance visuel entre le patient, les produits sanguins labiles (PSL) et les documents.
Le contrôle ultime pré-transfusionnel de compatibilité ABO (CUPT) entre le patient et chaque CGR.
L’Unité d’Hémovigilance a reçu des signalements concernant des discordances à la lecture du CUPT.

    1. Réaction négative avec Anti-A pour un patient de groupe A.
    2. Réaction négative avec Anti-A pour un CGR A (patient de groupe A)
    3. Réaction positive avec Anti-B pour un patient de groupe A
    4. Réaction positive avec Anti-A et Anti-B pour un CGR A (patient de groupe A)

L’analyse des discordances révèle des problèmes liés au patient (expression faible des antigènes chez un bébé, agglutinines froides chez un patient) ou liés à la technique (contamination d’un puits sur l’autre, réhydratation incorrecte des sérums-test, insuffisance de sang dans les alvéoles.)
Les anomalies liées à la technique sont le plus souvent évitables en appliquant les règles de bonnes pratiques du CUPT.
Suite à ce constat, des actions de formation ont été menées :

    1. Mise en place d’un diaporama sur la pratique du contrôle ultime, accessible sur le portail intranet du CHU dans chaque salle de soins,
    2. information émanant de l’hémovigilance CHU et EFS diffusée à tout le personnel médical et paramédical concernant la conduite pratique en cas d’anomalie du CUPT,
    3. sensibilisation du personnel médical et paramédical suite aux alertes de l’AFSSAPS,
    4. formations aux bonnes pratiques transfusionnelles permettant de décrypter les problèmes de lecture et/ou d’interprétation du CUPT.

Malgré ces précautions, en cas de discordance entre la lecture des agglutinations et le groupe connu du patient ou du CGR, la consigne reste de ne pas transfuser. Le contrôle ultime de compatibilité ABO est le dernier verrou de sécurité, s’il est pratiqué par un personnel formé à la technique.

Le Passeport Transfusionnel : évaluation validante des connaissances transfusionnelles en fin de formation – P-64

Écrit par Docteur Christine HUCHET (VANNES, FRANCE), Docteur Christine HUCHET (VANNES, FRANCE)

Depuis 1997, chacune des 930 infirmières, cadres et sages-femmes de notre établissement participe tous les 3 ans à une journée de formation obligatoire sur la gestion du risque transfusionnel. Cette formation de 7 heures (12 à 18 sessions / an), réalisée par le médecin hémovigilant, aborde les règles du processus transfusionnel en insistant sur les situations à risque avec exemples de dysfonctionnements, exercices et travaux pratiques.
Méthode.Le cycle 2009-2012 (sur 4 ans) est devenu validant : un «passeport transfusionnel» sanctionne la formation : évaluation de 32 questions portant sur les fondamentaux de sécurité transfusionnelle, (le même questionnaire est complété en début de formation). 50 pts/100 sont requis pour la note globale, 7/10 pour les 10 questions essentielles et 3/3 pour les 3 questions éliminatoires.
Résultats.Il existe un gain très net entre les notes de début et de fin de formation. 78% des points à gagner entre la note de début et celle de fin de formation pour atteindre 100 sont acquis par les participants.
Moyennes en début et fin de formation :
– note globale : 82/100 – 96/100
– questions essentielles : 7/10 -9/10
– questions éliminatoires : 2.4 – 3
Erreurs les plus fréquentes sur les questions essentielles et éliminatoires (début – fin de formation) :
– concordance de compatibilité ABO Rhésus Kell : 38% – 6%
– durée de validité de la RAI : 25% – 5%
– interprétation de 5 tests de compatibilité ABO pré-transfusionnels : incompatibles (10 % – 0.5%), compatibles (21 % – 2%), identiques (2% – 0%)
Discussion. La formule validante est appréciée.L’évaluation nominative permet de repérer les professionnels en difficulté et de les accompagner individuellement ; in fine, tous obtiennent le passeport. Les points faibles des professionnels sont identifiés, des réponses adaptées en matière de formation et accompagnements sont mises en œuvre. Les résultats globaux aux évaluations et le présentéisme sont meilleurs que lors des cycles précédents non validants.

Non-conformités (NC) d’identification de prélèvements biologiques, un indicateur de bonnes pratiques infirmières – P-65

Écrit par Monsieur Yves CANO (VANNES, FRANCE), Docteur Christine HUCHET (VANNES, FRANCE)

Les erreurs d’identification de prélèvements biologiques sont fréquentes dans les établissements de soins mais font rarement l’objet d’un suivi chiffré. Depuis 2010, nous avons construit un indicateur fiable qui suit par service ces NC, reflet de l’application des bonnes pratiques infirmières.
Méthodes.Notre laboratoire et celui de l’EFS signalent l’exhaustivité des trois types de NC suivants :
– NC1 : bon d’examen et prélèvements étiquetés avec les étiquettes d’un autre patient que celui prélevé. NC la plus dangereuse (les résultats d’examens d’un patient sont attribués à un autre), aux conséquences préjudiciables en matière de décision thérapeutique, elle est difficile à détecter et loin d’être détectée à tous les coups (confrontation d’antériorité le plus souvent). Son taux est donc toujours sous-évalué.
– NC2 : absence d’étiquetage des prélèvements
– NC3 : discordance d’identité entre les prélèvements et le bon d’examen
Ces deux dernières NC sont détectables au laboratoire, les prélèvements sont alors détruits et de nouveau prélevés. Leurs conséquences sont beaucoup plus bénignes.
Indicateur= nb NC/ nb dossiers de prélèvements pour chaque service.
Résultats: 361 575 dossiers traités en 2011 par les deux laboratoires (7% à l’EFS).
465 NC = 1/780 dossiers = 9 erreurs/semaine, réparties en :
– NC1 (6 %) = 27 = 1/13500.
– NC2 (66 %) = 305 = 1/1200
– NC3 (28 %) = 130 = 1/2800
Les écarts d’un service à un autre varient de 1 à 10.
Discussion. Les résultats sont exploités par les services pour adapter les mesures d’amélioration des pratiques et en mesurer l’efficacité. Les NC1 bénéficient d’une analyse des causes. Les services aux taux de NC les plus élevés font l’objet d’un travail spécifique.
Il existe, dans la littérature, très peu de données chiffrées sur ces NC. Les seuls chiffres français disponibles concernent les NC1 de quelques laboratoires EFS, ils oscillent de 1/450 à 1/6000. Dans les pays anglo-saxons ce taux est en moyenne de 1/2000 (WBIT = wrong blood in tube).

Actions menées par le Centre de Transfusion Sanguine des Armées pour maitriser, au plus juste, le risque transfusionnel associé aux transfusions de sang total – P-66

Écrit par Madame Patricia AURY-TRUMBIC (CLAMART, FRANCE), Docteur Benoit CLAVIER (CLAMART, FRANCE), Docteur Jean-louis DABAN (CLAMART, FRANCE), Docteur Alexandra KERLEGUER (CLAMART, FRANCE), Docteur Anne SAILLIOL (CLAMART, FRANCE)

Dans les armées, la transfusion de Sang Total (ST) est pratiquée avec succès depuis la deuxième guerre mondiale mais c’est au cours des derniers conflits armés, en Irak et en Afghanistan, que sa remarquable efficacité pour traiter la coagulopathie du blessé hémorragique grave a été démontrée.
Aussi, depuis 2009, pour maitriser au plus juste le risque transfusionnel associé à cette pratique, le Centre de Transfusion sanguine des armées (CTSA) a mis en place plusieurs procédures spécifiques.
Tout d’abord, les volontaires pour un don de ST en missions extérieure sont présélectionnés avant leur départ de métropole. Ensuite, sur le théâtre, une nouvelle sélection médicale, un contrôle du groupage sanguin, des tests de dépistage rapide du Virus de l’Immunodéficience Humaine et du Virus de l’Hépatite C sont pratiqués au moment du don. Des tubes échantillons sont également prélevés et adressés au CTSA pour qu’une qualification biologique complète du don soit réalisée, a posteriori.
De plus, le patient est transfusé en ST strictement isogroupe en A B O et bénéficie de sérologies pré et post-transfusionnelles ciblées sur le risque viral.
Enfin, des formations spécifiques (présentielles et e-learning) sont délivrées aux personnels impliqués dans les procédures de prescription, collecte, qualification et transfusion de ST.
L’ensemble des données attachées à la collecte et à la transfusion de ST sont saisies et analysées rétrospectivement au CTSA, pour permettre une traçabilité exhaustive et une évaluation régulière de cette pratique exceptionnelle.

A propos des transfusions en urgence vitale au Centre Hospitalier d’Arras – P-67

Écrit par Madame Sylvette DOBROWOLSKI (ARRAS, FRANCE), Madame Micheline ECROIGNARD (ARRAS, FRANCE)

Intérêt :

Devant l’évolution des demandes de prescription urgentes : + de 134 % entre 2009 et 2011 (soit 10.46 % des commandes en 2009  et 18.44 % des commandes en 2011) associée à celle des PSL transfusés : + de 129 % entre 2009 et 2011, une étude observationnelle a donc été réalisée sur les urgences de l’année 2011 dans le but d’améliorer la sécurité des patients en adaptant les commandes aux besoins. L’étude intègre le type de prescription (informatique ou manuelle), les indications de la transfusion, le type et nombre de PSL demandés, le degré d’urgence.

Résultats :

1151 PSL délivrés dans les unités de soins soit 20 % de la consommation totale en PSL (les services des urgences, unité de surveillance continue étant sur-représentés).

Sur les 18.44 % des commandes réalisées en urgence, à noter 32.83 % d’urgence vitale immédiate ; 28.84 % d’urgence vitale ; 56.36 % d’urgence vitale relative.

  • 1.90 % des commandes urgentes ont été annulées
  • 2.61 % des PSL détruits

Conclusion :

Il s’agit là d’une 1èreétape de travail. Le chiffre de 20 % de prescriptions en urgence interpelle sur la pertinence de la prescription.

Un accompagnement des praticiens à la bonne interprétation du terme «UVI, UV et UVR» s’impose en premier lieu.

En second lieu, l’utilisation de la prescription connectée permettra d’améliorer la sécurité des patients en matière de choix des qualificatifs des PSL.

Une autre étape de travail sera de vérifier les délais d’obtention des PSL par rapport à une demande faite en urgente vitale relative.

TRANSFUSION ET PERFUSION SIMULTANEE DE MEDICAMENTS : ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES ET PERSPECTIVES – P-68

Écrit par Madame Marie DUBOIS (BORDEAUX, FRANCE), Docteur Pierre FIALON (BORDEAUX, FRANCE), Madame Chantal FRATTI (BORDEAUX, FRANCE), Madame Virginie MOISSET (BORDEAUX, FRANCE), Docteur Sophie PUJOL (BORDEAUX, FRANCE), Docteur Maryse PUNTOUS (BORDEAUX, FRANCE), Doc

La recommandation de transfuser des produits sanguins labiles sur une voie veineuse différente de celle où sont perfusés des médicaments est largement connue et diffusée. Chez certains patients poly-médicamentés (anti-infectieux, amines vasopressives, morphiniques, insuline…), il est souvent difficile d’interrompre le traitement pour respecter cette recommandation, et  une voie dédiée n’est pas toujours disponible. De plus, les attitudes semblent variables selon les services.
Devant l’absence de données scientifiques sur les incompatibilités entre médicaments, solutés, et produits sanguins labiles, une enquête a été menée auprès des services du CHU pour faire un état des lieux des pratiques. Un questionnaire a été diffusé dans 102 services.
A l’heure actuelle, 363 questionnaires ont été remplis (336 IDE, 27 médecins) et 230 ont été analysés : 98% des personnes utilisent une voie veineuse profonde. 75% transfusent sur le robinet 3 voies au plus près du patient, 30% au niveau de la rampe. Les transfusions se font pour 70% des personnes sur une voie « dédiée » qui peut être une voie veineuse périphérique temporaire (47%) et/ou un cathéter dédié au sein d’une voie veineuse multiple (69%) et/ou un arrêt de toutes les médications en cours (73%). Les médicaments ou solutés les plus perfusés sur la même voie que les transfusions sont la ciclosporine en hématologie (90%), les antalgiques (24%), le Ringer lactate (22%), l’insuline (22%), le potassium (21%), le furosemide (19%), les anti-hypertenseurs (16%), la chimiothérapie (15%), les antibiotiques (12%).
Lorsque tous les questionnaires auront été exploités, les résultats seront analysés par un groupe de travail (Unité d’Hémovigilance, médecins de l’EFS et du CHU, pharmaciens et pharmacologues). L’objectif est de pouvoir proposer des recommandations afin d’harmoniser et faciliter le travail des professionnels, en accord avec les recommandations des sociétés savantes et la réglementation.

Contrôle qualité des concentrés érythrocytaires au centre national de transfusion sanguine d’Abidjan Côte d’Ivoire – P-69

Écrit par Professeur Sebastien ABISSE (ABIDJAN, COTE D’IVOIRE), Monsieur Saydou KABORE (ABIDJAN, COTE D’IVOIRE), Docteur Seidou KONATE (ABIDJAN, COTE D’IVOIRE), Docteur Mamadou Y SEKONGO (ABIDJAN, COTE D’IVOIRE), Docteur Liliane SIRANSY-BOGUI (ABIDJAN, COTE D’IVOIR

Introduction :
Pour mieux répondre aux besoins des patients, le CNTS transforme systématiquement le sang total depuis 2004 en différents produits sanguins labiles (PSL) dont les concentrés érythrocytaires (CE). Afin de vérifier la conformité des PSL, un laboratoire de contrôle qualité (CQ) a été créé en 2009.
Nous reportons ici le bilan d’une année de fonctionnement de ce laboratoire.
Matériel et méthodes : Cette étude rétrospective s’est déroulée de  Février à Décembre 2010. Elle a concerné 1% de la production journalière de concentrés érythrocytaires préparés à partir du sang total prélevé sur le site fixe du CNTS d’Abidjan. Les CE ont été sélectionnés par la méthode d’échantillonnage aléatoire. L’échantillon à doser a été recueilli par l’ouverture du boudin distal car il s’agissait d’un contrôle non destructif. Les paramètres analysés étaient, le volume, le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine. Les résultats de contrôle qualité des CE ont été comparés aux normes du référentiel CNTS. Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel Excel.
Résultats :
Au total 268 CE ont été contrôlés dont 129 poches  pédiatriques et 139 poches  adultes.
La majorité des CE (pédiatriques, 96,9% et adultes, 99,3%) avait un contenu en hémoglobine conforme, alors qu’on observe des pourcentages de non-conformité élevés pour l’hématocrite moyen et le volume (tableau I). La  fréquence de non-conformité était statistiquement plus élevée lorsque l’Hb pré-don était inférieure à 12 g/dl  (20% vs 1,7%, p=0,0013) seulement avec les CE pédiatriques.
Conclusion :
Le CQ des concentrés érythrocytaires a permis de déceler des non conformités. Toutefois, le taux d’hémoglobine global des poches était conforme dans la majorité des cas garantissant ainsi le pouvoir thérapeutique de ces CE. Néanmoins, il convient de corriger les non-conformités en améliorant la sélection des donneurs et les techniques de préparation.

Controle_qualite_des_concentres_erythrocytaires_au_centre_national_de_transfusion_sanguine_d_Abidjan_Cote_d_Ivoire

L’approche réglementaire de l’acte transfusionnel a-t-elle atteint ses limites dans le contexte multi-soins de l’urgence vitale ? – P-70

Écrit par Madame Catherine BRIOT (GRENOBLE, FRANCE), Docteur Julien BRUN (GRENOBLE, FRANCE), Docteur Claudine GIROUX LATHUILE (LA TRONCHE, FRANCE), Docteur Bruno LAFEUILLADE (LA TRONCHE, FRANCE), Docteur Patricia POUZOL (GRENOBLE, FRANCE)

Les enquêtes suite à des dysfonctionnements ont montré des écarts entre la réglementation et la pratique transfusionnelle même avec des personnels formés. Dans le cadre de l’enseignement de 1ère année de l’école d’IADE,une analyse de leur pratique transfusionnelle issue de leur expérience infirmière a été demandée aux étudiants afin qu’ils identifient ce qu’ils font et qu’ils jugent les points leur paraissant importants ou secondaires.
Méthode : les questionnaires ont été anonymisés afin d’éviter les freins à la description réelle du terrain. Les onze documents ont été analysés selon trois axes : la compréhension de la réglementation, les écarts à la pratique de l’acte transfusionnel et les écarts à la pratique réglementaire du prélèvement pour groupage sanguin.
Résultats
Seuls deux questionnaires ne montrent pas d’écart entre la réglementation et la pratique. La réalisation par une personne de deux déterminations de groupe est rapportée six fois, dans cinq cas avec un seul prélèvement, et dans un cas  avec deux prélèvements. Dans cinq cas, l’acte transfusionnel au lit du malade est effectué par deux personnes : l’une effectuant les contrôles ultimes, l’autre posant la transfusion. Dans au moins deux cas, la réalisation des contrôles de compatibilité ABO de la série transfusionnelle ne comportait le receveur que pour la première poche. La législation était souvent réinterprétée en termes de sécurité compte tenu de la nécessité perçue d’alléger cet acte dans le contexte de l’urgence
Conclusion
Cet analyse montre la bonne compréhension de la législation mais des écarts de pratiques lors du prélèvement du groupe sanguin et de l’acte transfusionnel dans le contexte particulier de l’urgence. Dans les pistes de réflexion face à ce constat, il faut probablement apporter plus de sens aux contrôles et hiérarchiser ces verrous à des points essentiels. Plus généralement, la pertinence de l’approche uniquement législative doit être discutée dans un contexte de soins complexes

Evaluation d’un nouveau test de contrôle ultime pré-transfusionnel – P-71

Écrit par Docteur Zehaira BENSEDDIK (CHARTRES, FRANCE)

Evaluation d’un nouveau test de contrôle ultime pré-transfusionnel
Le contrôle ultime au lit du malade est le dernier maillon de la chaine transfusionnelle, il consiste à la vérification ultime des concordances et compatibilités ABO entre receveur et le(s) produit(s) sanguin(s) labile(s) à transfuser.
Actuellement la technique la plus utilisée est basée sur un test d’agglutination. Il a été rapporté 34% de défauts techniques et  8% de cartes non interprétables(1) (Défaut d’étalement du sang, agglutinats illisibles)
Nous avons évalué au CH de Chartres un nouveau kit de contrôle ultime, kit ABTEST CARD (ABODIAG). Ce test repose sur une méthode de fixation / élution  qui évite les étapes de mélange et « chaloupage »  du sang, obligatoire en technique par agglutination Nous avons donc  pu constater que le risque de contamination croisée est pratiquement nul et que les résultats obtenus sont standardisés.
(1)Evaluation des pratiques professionnelles : la carte de contrôle pré-transfusionnelle ABO. E.Peynaud-Debayle, B. Sylvestre de Ferron, F. Teillet, C. Leroy, A. Stépanian, Congrés sfvtt, 2011

Un nouvel outil au service de la sécurité transfusionnelle – P-72

Écrit par Madame Yaël BARREAU (ORLEANS, FRANCE), Professeur Frédéric DEHAUT (TOURS, FRANCE), Docteur Thérèse JUTANT (POITIERS, FRANCE), Docteur Chantal MOUCHET (TOURS, FRANCE), Madame Patricia PEYRE-CLEMENS (TOURS, FRANCE), Docteur Jean-Yves PY (ORLEANS, FRANCE)

La sécurité transfusionnelle repose d’abord sur les femmes et les hommes qui œuvrent, tant à l’établissement de santé (ES) qu’à celui de transfusion sanguine (ETS), à la « chaîne transfusionnelle ». Leurs interactions sont essentielles et chacun sait que tout ce qui peut favoriser la communication entre eux est une bonne chose.
L’EFS Centre Atlantique a imaginé et mis en place une application web dénommée « Extranet ES » visant à mettre à disposition de ses 88 ES un ensemble d’informations :

    • Une rubrique « Actualités » qui présente les informations nouvelles en rapport avec la transfusion, qu’elles soient d’ordre réglementaire ou médico-technique
    • Une rubrique « Documentation » qui met à la disposition des ES des documents téléchargeables dont ils peuvent avoir l’utilité dans leur pratique ou leurs actions de formation
    • Une rubrique « L’EFSCA et vous » qui leur rappelle les prestations proposées par l’ETS, comme son programme de formation ou ses journées scientifiques
    • Une rubrique « Liens utiles » pour joindre d’autres sites d’intérêt

Une rubrique plus originale s’intitule « Vos données ». Elle compile dans des tableaux Excel téléchargeables des données d’activité trimestrielles et annuelles relatives aux produits sanguins et aux patients transfusés de chaque ES. Pour respecter la confidentialité de ces données, chaque ES est identifié par un numéro de code qu’il est le seul à connaître. Pour permettre à chacun de se comparer sur certains indicateurs, ce numéro de code tient compte du statut et de la taille de l’ES d’une manière lisible.
Une rubrique encore en chantier devrait permettre aux ES de laisser une question à laquelle l’ETS s’engage à répondre. La possibilité de tenir des forums est également à l’étude.

Evaluation des pratiques professionnelles – Epreuve globulaire de compatibilité – P-73

Écrit par Monsieur Marc BAUDRY (CAEN, FRANCE), Madame Agnès BAZIN (CAEN, FRANCE), Madame Marie-josé D’ALCHE GAUTIER (CAEN, FRANCE), Madame Lucile FOSSE (CAEN, FRANCE), Madame Nicole LAMARE (CAEN, FRANCE), Madame Anne LEBIEZ (CAEN, FRANCE), Madame Stéphanie LESELLIE

Dans le cadre de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP), la réalisation de l’épreuve globulaire de compatibilité a été étudiée afin d’apprécier le respect du mode d’emploi accompagnant le dispositif (carton) utilisé au CHU depuis mai 2010.
Matériel et méthode
L’évaluation a été menée par audit clinique ciblé dans 5 secteurs parmi les plus « transfuseurs », issus de pôles différents, en conformité aux modalités de la Haute Autorité de Santé (HAS) :
– En 2011 et 2012, 3 réunions préparatoires avec les membres de l’Unité d’Evaluation Médicale puis les cadres des secteurs désignés, permettant d’établir le protocole de l’audit, les critères à évaluer, la grille de recueil de données et le guide d’utilisation de la grille.
– Entre les 30/4 et 1/6/2012, évaluation rétrospective de 10 cartons (au cours des 6 heures suivant la réalisation de l’épreuve globulaire) dans chaque secteur par le cadre concerné.
– En juin 2012, analyse des données recueillies.
Résultats (partiels)
L’évaluation de 51 cartons met en évidence la conformité à plus de 96% de la plupart des items de traçabilité de l’épreuve, à l’exception de la mention de l’identité de l’infirmier et du patient (86 et 94%), tandis que la conformité technique est inférieure (61 et 88%) et que les contrôles du groupe du patient et du concentré de globules rouges sont dissociés dans le temps dans 4% des cas. La décision transfusionnelle est juste dans tous les cas.
Discussion et conclusion
Les résultats de l’étude conduisent notamment à instaurer des mesures d’amélioration de la réalisation technique de l’épreuve et du respect des règles fondamentales du contrôle ultime au chevet du patient, avant nouvelle évaluation.
Outre l’objectif de sécurité transfusionnelle de l’étude, la participation active des cadres à l’EPP permet une analyse critique d’un acte souvent considéré comme acquis. Elle renforce aussi leur implication dans l’application des bonnes pratiques transfusionnelles dans leurs secteurs respectifs.

Evaluation du circuit des cartes de groupe sanguin des patients pris en charge au CLCC de Reims : amélioration des pratiques professionnelles transfusionnelles – P-74

Écrit par Madame Laurence AUZEAU (REIMS CEDEX, FRANCE), Madame Maud BONNARD (REIMS CEDEX, FRANCE), Madame Martine BOSSERELLE (REIMS CEDEX, FRANCE), Madame Martine CARNOT (REIMS CEDEX, FRANCE), Madame Stéphanie COGNIGNI-ROGER (REIMS CEDEX, FRANCE), Professeur Hervé

Problématique :
La législation impose à l’ensemble des établissements de santé (ES) de disposer d’une carte de groupe sanguin valide afin de commander des produits sanguins labiles (PSL) à l’EFS et de les transfuser aux patients. Les professionnels de l’Institut Jean-Godinot, CLCC de Reims, sont conscients de cette exigence et appliquent les règles et procédures mises en place. Cependant des écarts sont constatés, avec absence de cartes de groupe dans certains dossiers transfusionnels au moment notamment de l’envoi de la prescription à l’EFS.

Méthode :
Le groupe des référents en hémovigilance des unités de soins a validé la proposition de l’unité d’hémovigilance de déployer une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) médico-technique et administrative du circuit des cartes de groupe sanguins des patients pris en charge dans l’ES. Les assistantes médicales et les cadres de santé ont été activement associés, aux côtés des médecins prescripteurs.
Outre le rappel des exigences réglementaires et sécuritaires, une communication large a été également réalisée sur le coût de chaque nouvelle détermination de groupe sanguin ainsi que les risques d’erreur au cours du processus transfusionnel.

Résultats et retour d’expérience :
La procédure de circuit des cartes de groupe sanguins a été révisée, après synthèse des pratiques existantes, constat des divergences, détection des risques de défaillance puis concertation. La démarche s’est avérée très enrichissante en termes d’investissement des professionnels et de cohésion des équipes.

Perspectives :
Les professionnels ont décidé de pérenniser ces démarches d’EPP médico-administratives en hémovigilance. Cette dynamique est en parfait accord avec les exigences d’EPP en sécurité transfusionnelle dans le cadre notamment de la certification des ES.

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