Sessions simultanées

 Session simultanée I : Economies sanguines

 

Prévenir l’anémie et la transfusion en orthopedie : Passé, présent et avenir

Prévenir l’anémie et la transfusion en orthopedie : Passé, présent et avenir   P.ZUFFEREY

 

Transfusion en chirurgie cardiaque : hétérogénéité des pratiques, comment y remédier ?

Transfusion en chirurgie cardiaque : hétérogénéité des pratiques, comment y remédier ?  P.VAN DER LINDEN

 

Anémie nosocomiale : Réalité, conséquences, prévention 

Anémie nosocomiale : Réalité, conséquences, prévention   Y.OZIER

Session simultanée II : recommandations CGR, pertinence des transfusions

 

Evolution de l’activité transfusionnelle par rapport aux ruptures apportées par les recommandations

Rachid DJOUDI

La diffusion des bonnes pratiques, réactualisées régulièrement (ANAES 1997, AFSsAPS 2002-03, HAS 2012-15), est essentielle à la maitrise de l’activité transfusionnelle. Plusieurs auteurs ont souligné qu’une formation pro-active au sein des établissements de santé était indispensable à la juste prescription.

La France a connu depuis 2002, une augmentation des cessions de CGR de 0,6 à 4,6%/an. Cette augmentation semblait liée à la confiance retrouvée des prescripteurs et au vieillissement de la population. Cette tendance qui s’est inversée en 2012 ( -0,8 à -1,9%/an) semble néanmoins peu influencée par les recommandations, les principales indications et les seuils biologiques ayant peu variés entre les textes de 2002 et 2014. Les études comme celle de « Délivrance un jour donné » réalisée en 2011 sont rares. En revanche, sur le plan qualitatif, la rupture induite par les recommandations est réelle comme semble le montrer la baisse récente de l’usage des produits CMV négatif ou la systématisation de la compatibilisation des CGR transfusés aux drépanocytaires. A noter, pour les concentrés de plaquettes, le changement majeur est celui de la répartition entre plaquettes d’aphérèse (CPA) et plaquettes de mélange (MCPS) dont l’usage était timidement suggéré par le texte de 2003. Ainsi le ratio CPA/MCP qui était d’environ 90/10 a progressivement évolué vers un rapport proche de 40/60 (voire 30/70 pour certaines régions de France).

Si les bonnes pratiques induisent une évolution de l’activité transfusionnelle, leurs impacts semblent hétérogène en fonction des produits sanguins et justifient d’actions de formation vers tous les acteurs de la chaine transfusionnelle.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Evolution de l’activité transfusionnelle par rapport aux ruptures apportées par les recommandations   R.DJOUDI

 

 L’apport de la prescription assistée par ordinateur des Produits sanguins Labiles

Gérald DAURAT

La prescription des PSL assistée par ordinateur est au début de son développement.

Les logiciels en service permettent d’incorporer automatiquement des données essentielles telles l’identité du patient, l’unité de soins, l’identité fiable du prescripteur et de produire des ordonnances lisibles et répondant aux exigences de bonne pratique. Depuis peu, ils permettent la prescription connectée avec l’EFS. Ce sont, rarement, des modules intégrés au Dossier Patient Informatisé (DPI) ou, le plus souvent, des logiciels « métier » interfacés avec le DPI.

L’intégration de contrôles, d’alertes ou d’aides, automatiques et basés sur des recommandations médicales ou sur des protocoles locaux constitue l’étape ultérieure de la prescription assistée par ordinateur.

Ceci nécessite l’accès direct à des données sur chaque patient, présentées sous une forme codifiée.

Soit le logiciel DPI principal est capable d’intégrer la totalité de ces fonctions ; situation extrêmement rare et très difficile à transposer d’un ES à un autre en raison de la diversité des logiciels.

Soit il s’agit de doter les quelques logiciels transfusionnels du marché de telles fonctionnalités. La communication par le DPI des données requises pourrait se faire sous forme d’un échange de données informatiques dont le contenu médical et les modalités techniques restent à définir. Ceci ouvrirait des perspectives de diffusion larges car des centaines d’ES seraient concernés, quel que soit leur logiciel DPI.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

L’apport de la prescription assistée par ordinateur des produits sanguins labiles   G.DAURAT

 

Session simultanée III : Circuit des PSL

 

Principes généraux de l’accessibilité des PSL en France

Delphine GORODETZKY*

Les activités de délivrance et de distribution des PSL ont pour objectif la fourniture aux prescripteurs, par les ETS, le CTSA ou par les dépôts de sang gérés par des ES, des PSL adaptés aux prescriptions médicales. Elles nécessitent la mise en œuvre d’une collaboration entre les ETS, le CTSA et les établissements de santé.

L’organisation de l’accessibilité des PSL est précisée dans les schémas d’organisation de la transfusion sanguine en région (SOTS). Les SOTS sont élaborés pour 5 ans. Pour cela il y a nécessité d’un « diagnostic» de la transfusion sanguine en région (identification des ES nécessitant l’accès aux PSL, délais compatibles avec la sécurité transfusionnelle, réponse à l’urgence vitale en moins de 30 minutes, conditions et modalités de transports des PSL, respect des exigences de sécurité transfusionnelle, maillage territorial des sites ETS et des dépôts de sang …), c’est-à-dire une cartographie régionale des sites de délivrance. En 2014, on dénombre 1405 établissements de santé transfuseurs.

Au 1er janvier 2016, il existe 15 ETS régionaux répartis sur les 18 régions françaises.

La mission première de l’EFS est l’autosuffisance en PSL dans des conditions de sécurité et de qualité optimales. La majeure partie de l’activité transfusionnelle est effectuée par des sites ETS.

Par ailleurs, 660 dépôts de sang sont répartis sur le territoire (170 dépôts de délivrance, 26 dépôts relais, 266 dépôts d’urgence vitale + relais, 198 dépôts d’urgence vitale). Environ 15% de la délivrance nationale est assurée par les dépôts.

L’organisation de l’accessibilité aux PSL, trouve sa place dans le SROS et présente des enjeux structurants pour l’Offre de Soins.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Principes généraux de l’accessibilité des PSL en France  D.GORODETZKY

 

Circuits des PSL dans un établissement de santé sans dépôt de sang

Michel RABA*

Le circuit des Produits sanguins Labiles (PSL) se déroule en plusieurs étapes : réception et vérification de la prescription, sélection des produits sanguins, délivrance informatique, colisage et remise au coursier, puis transport et réception dans le service. La prescription (ordonnance) peut parvenir à l’EFS de plusieurs façons : apportée par un coursier, envoyée par fax ou par pneumatique et bientôt par transmission informatisée. A réception, la conformité de la prescription est vérifiée : conformité des données de l’ordonnance (variable selon les produits prescrits) et cohérence avec le dossier du patient. L’opérateur doit ensuite sélectionner les produits les plus adaptés dans les zones de stockage, en fonction de la prescription, des protocoles transfusionnels, des consignes transfusionnelles et des produits disponibles. Si les données immuno-hématologiques (IH) du patient ne sont pas connues, celles qui sont fournies doivent être intégrées dans le dossier du patient. La délivrance informatisée permet de contrôler la compatibilité des produits avec les données IH du patient et ses protocoles. Après édition de la fiche de délivrance, une dernière vérification de cohérence est nécessaire avec la prescription, les résultats IH et les produits délivrés. Les produits sont ensuite conditionnés (colisage variable selon le mode de transport prévu) avant d’être remis au coursier sur présentation d’un document qui mentionne l’identité du receveur. Le transport des PSL peut se faire par voie pédestre (intra hospitalier), par véhicule (ES distant) ou par pneumatique. Le contrôle à réception dans le service porte sur la vérification de la destination du colis, la vérification de la conformité de la livraison et enfin la conformité des produits livrés (concordance avec la prescription et les données IH). Il est nécessaire de définir également des circuits adaptés à l’urgence vitale.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Circuit des produits sanguins dans un établissement sans dépôt   M.RABA

 

Circuit de Produits Sanguins Labiles dans un établissement de santé avec un dépôt de délivrance

Victoire LOVI*

Une convention de dépôt de délivrance est signée avec l’ETS référent et notre centre hospitalier en raison de son activité  et de l’éloignement de 20km de l’ETS. Les procédures relatives au fonctionnement du dépôt sont écrites et diffusées. Elles concernent le personnel, le matériel de conservation et de décongélation des PSL, les modalités d’acheminement des produits sanguins labiles (PSL) entre l’ETS et le dépôt, entre le dépôt et les unités de soins. La composition du stock est définie pour chaque PSL.

Le centre hospitalier est multi pavillonnaire, toutefois les principaux services consommateurs de PSL sont en général dans le pavillon  que le dépôt. La prescription de PSL est faite par le médecin sur un document et est signée. L’infirmière exécute la commande en apportant au dépôt l’ordonnance de PSL et les analyses immuno-hématologiques ou prélèvements nécessaires. Le dépôt est en liaison HPRIM avec le laboratoire interne et celui de l’ETS.

A réception de la commande au dépôt, le personnel vérifie les documents, crée le dossier transfusionnel, réserve et/ou délivre les PSL. En cas de réservation des PSL, la délivrance est faite sur demande de délivrance écrite. La proximité avec les unités de soins permet une délivrance séquentielle des PSL, en dehors des transfusions  massives ou en situations d’UV, limitant ainsi la destruction de PSL. Le transport  des PSL délivrés est assuré par les infirmières ou du personnel formé. Le temps de transport des PSL du dépôt vers les services est à moins de 5mn dans le même pavillon et 5 à 10mn dans les pavillons extérieurs. Les procédures d’urgence vitale permettent de respecter  les délais  réglementaires  notamment de délivrance sans délai et mise à disposition en moins de 5 mn pour les urgences vitales immédiates. Le dépôt de délivrance permet d’assurer une disponibilité presque immédiate de PSL dans l’établissement mais nécessite une organisation et une disponibilité du personnel 24h/24H.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Circuit des produits sanguins labiles dans un établissement de santé avec un dépôt de délivrance  V.LOVI

 

Circuit des produits sanguins labiles dans un établissement de santé avec un dépôt d’urgence-dépôt relais

Circuit des produits sanguins labiles dans un établissement de santé avec un dépôt d’urgence-dépôt relais  L.FORTIN

 

Session simultanée IV : Gestion d’un refus de transfusion

 

Perception par les médecins des conditions de prise en charge d’un Témoin de Jéhovah 

Perception par les médecins des conditions de prise en charge d’un Témoin de Jéhovah  H.GOUËZEC

 

Gestion d’un refus de transfusion et responsabilité médicale

Gestion d’un refus de transfusion et responsabilité médicale  C.GRONDARD

 

Refus transfusionnel et responsabilité pénale

Refus transfusionnel et responsabilité pénale  S.DUVAL

 

Le refus de transfusion sanguine vu par le médecin

Le refus de transfusion sanguine vu par le médecin  A.LIENHART

 

Session simultanée V : Biologie délocalisée

 

La coagulation en 2016

La coagulation en 2016  P.MORANGE

 

Tests d’évaluation de la fonction plaquettaire délocalisés : un guide pour la transfusion de plaquettes ?

Tests d’évaluation de la fonction plaquettaire délocalisés : un guide pour la transfusion de plaquettes ?   F.BONHOMME

 

Thromboélastographie et Coagulopathie Post Traumatique : plus de MDS, moins de PSL ?

Thromboélastographie et Coagulopathie Post Traumatique : plus de MDS, moins de PSL ?  J-S.DAVID

 

Session simultanée VI : Communications libres : Formation

 

Formation des médecins et infirmiers à la transfusion en situation de crise – Expérience du Centre de Transfusion Sanguine des Armées dans la formation à la collecte et transfusion de sang total et de Plasma Lyophilisé en situation d’exception

Céline ROCHE*, Stéphane BOUZARD, Véronique CELLARIER, Thomas POUGET, Benoît CLAVIER, Anne SAILLIOL

La prise en charge du blessé de guerre en choc hémorragique est une priorité absolue du service de santé des armées qui a mis en place une stratégie transfusionnelle et des procédures spécifiques adaptées à cette situation d’exception. La transfusion de sang total et de plasma lyophilisé y occupent une place importante. Si la littérature et l’expérience en font des produits incontestablement efficaces pour prévenir ou traiter la coagulopathie, l’hypothermie et l’endothéliopathie, leur utilisation doit pour autant être parfaitement maîtrisée par tous les acteurs de la chaîne transfusionnelle, depuis la sélection des donneurs jusqu’au suivi des patients transfusés, en passant par la réalisation des tests de dépistage rapide des marqueurs infectieux principaux.

De la maîtrise des indications et de la réalisation de la transfusion de sang total dépend la sécurité des patients qui en bénéficient. Aussi le Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) est chargé, par l’Ecole du Val de Grâce, d’organiser la formation théorique et pratique du personnel médical et paramédical militaire. Cette formation spécifique commence très tôt au cours du cursus de formation initiale et se poursuit tout au long de la carrière, dans le cadre de la formation continue pour le personnel projeté en opérations extérieures. Elle se réalise alors au CTSA ou au sein des unités militaires.

L’objectif pédagogique est de fournir une approche globale du rôle du médecin et de l’infirmier dans la chaîne transfusionnelle. Les déclinaisons de cette formation exceptionnelle sont nombreuses. Les aspects règlementaires, théoriques et pratiques relatifs aux produits, à la sécurité transfusionnelle et à l’hémovigilance sont abordés puis des travaux pratiques voire des exercices à taille réelle sont organisés.

Le savoir-faire et l’expérience du CTSA dans ce type de formation permettent d’envisager une transposition dans la gestion des situations de crises en milieu civil avec pénurie de produits sanguins.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Formation des médecins et infirmiers à la transfusion en situation de crise  C.ROCHE-LONGIN

 

Blood quizz : Evolutions, résultats et perspectives

Laurent BASSET, Philippe DI MAJO, Michel MOYA-MACCHI, Bernard LASSALE

Depuis sa création en 2008 le Blood quizz, questionnaire à choix multiples, informatisé,  destiné à l’auto-évaluation des connaissances dans le domaine transfusionnel n’a cessé d’évoluer. Le soutien financier et scientifique de la SFVTT a permis à son concepteur Mr Philippe DI MAJO de métamorphoser l’application initiale conçu en VBA et dépendante d’EXCEL en un véritable site web autonome et accessible à tous.

Voici les premiers  résultats depuis son passage « sur la toile » en Septembre 2015 :

– Apres un peu moins d’un an d’utilisation il y a 1600 inscrits à travers la France et 52 Hémovigilants ont demandé leurs droits en tant que « superviseur» visualisant les données de leur(s) site(s).

– Plus de 10 000 questionnaires ont été réalisés à ce jour majoritairement par des IDE et les étudiants en IFSI. La moyenne générale des QCM est supérieure à 15.

– Le questionnaire sur le contrôle ultime de compatibilité est celui qui rencontre le plus franc succès grâce notamment aux photos des cartes de contrôle ultime.

– Les Blood Games abordent la notion d’Antigènes et d’Anticorps de façon moins théorique mais plus visuelle et les retours sont excellents. En 4 mois 2000 Games ont été effectués.

L’évolution et les résultats du Blood Quizz sont très encourageants et nous montrent l’intérêt d’avoir un tel outil d’auto-évaluation des connaissances et compétences en transfusion. De nouveaux Games sont en cours de développement ayant pour thème les contrôles à réception. En effet, es analyses des dysfonctionnements de la chaine transfusionnelle publiées dans les rapports de l’ANSM pointent sur le défaut ou la mauvaise réalisation des contrôles à réception.

Cet outil est aussi collaboratif, et en fonction des propositions de questions faites par les utilisateurs ou les hémovigilants de futurs questionnaires verront le jour. Il ne tient donc qu’à nous de le faire évoluer et ceci bien évidemment gratuitement car l’amélioration de la sécurité transfusionnel n’a pas de prix ….

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

BLOOD-QUIZZ : Evolutions, résultats et perspectives  L.BASSET / P.DI MAJO

 

La chambre des erreurs : un outil ludique de formation au service de la sécurité transfusionnelle

Claudie ARGOUARCH(1), Lise AUBERT(1), Laurence CADIOU(2), Tamara GUEGUEN(1), Bruno LERAY(2), Christine MOGUEN(1), Françoise ROSEC(2), Valérie LE SANN(2), Laurent SOYER(2), André ZARRELLA(2), Isabelle VINCENT(2)*

A l’occasion de la semaine de la sécurité des patients, le Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, a proposé aux étudiants de l’IFSI de façon obligatoire et aux professionnels de santé de façon facultative, de participer à un programme de formation sous la forme d’une « chambre des erreurs » avec pour cette édition 2015, un focus sur la sécurité transfusionnelle et l’identitovigilance. Les professionnels avaient la possibilité d’intégrer cette formation dans un programme de DPC.

Le scénario a été élaboré par un groupe pluri professionnel : formateurs IFSI, cadres de santé, personnels du dépôt de sang, correspondant d’hémovigilance, directeur qualité, services informatique et logistique. Dix erreurs ont été intégrées concernant l’hémovigilance (carte de groupe non valide, carte de contrôle ultime périmée…) l’identitovigilance (identité erronée sur le bracelet d’identification…) et la prévention du risque infectieux. La chambre virtuelle a été installée successivement dans les locaux de l’IFSI, à proximité du restaurant du personnel sur le site principal du centre hospitalier, puis sur un site délocalisé. Après 20 minutes de passage dans la chambre pour recensement des erreurs, les participants rencontrent des membres du groupe ayant participé à l’élaboration du programme pour un échange pluri professionnel accompagné d’un rappel des règles de bonnes pratiques. Puis, le remplissage d’un deuxième questionnaire permet de valider le DPC.

312 personnes ont participé à ces ateliers, 254 étudiants et 58 professionnels diplômés, dont 46 validations DPC.

La sécurité transfusionnelle se prête bien à cette méthode de formation par simulation. Nécessitant une préparation minutieuse afin de réaliser un environnement réaliste, cet outil ludique et apprécié des participants, permet des formations courtes, peut être intégré à un programme de DPC et contribue à développer la culture de la qualité et de la gestion des risques dans un établissement.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

 

L’analyse de scenario en pratique clinique

Catherine LE NIGER(1), Sylvie JOURDAIN(2), Lénaïg DANIEL(3)

Introduction L’évolution réglementaire de la politique de gestion des risques des établissements de santé (ES) incite à développer au cours des formations des outils validés par la HAS dont l’analyse de scénario clinique (ASC). L’ASC permet à partir d’un évènement indésirable grave (EIG) survenu dans un autre ES, de réfléchir sur les causes, d’identifier les vulnérabilités, les points forts et les actions d’amélioration à mettre en oeuvre pour éviter ce dysfonctionnement.

Notre objectif est de tester cette méthode de gestion du risque à priori au risque transfusionnel.

Matériel et méthode La méthode a été expérimentée dans notre établissement par l’EOH. Nous avons intégré l’ASC dans la journée de formation transfusionnelle validante pour le DPC. Le préalable était la construction d’un scénario adapté, à partir d’un accident immunologique par incompatibilité ABO. L’animation des séances était assurée par deux professionnels: le correspondant d’hémovigilance et un cadre de santé formé à la gestion des risques. Une enquête de satisfaction de la méthode auprès des participants a été réalisée.

Résultats Les critères de réussite de l’ASC étaient réunis: 1 animateur expert en gestion du risque transfusionnel et 1 animateur expert formé à la méthode, des professionnels de plusieurs unités de soins, un suivi rigoureux des étapes et du temps. Les axes d’amélioration portant essentiellement sur la réalisation de la carte de groupe et l’étape réception ont été réévalués 3 mois après. 9 questionnaires de satisfaction ont été analysés; les professionnels étaient satisfaits trouvant la méthode facile. Ils se sont impliqués dans le recherche des causes de l’accident ABO.

Conclusion L’ASC est une méthode simple, efficace qui  en 1 heure, permet aux professionnels d’analyser leurs pratiques,  d’identifier leurs défaillances et de proposer des solutions. Les EIG analysés (IG, EIR grade 2 à 4…) constituent une base de données intéressante pour la création de scénarii.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

L’analyse de scénario clinique : un nouvel outil de gestion du risque  C.LE NIGER / S.JOURDAIN / L.DANIEL

 

Formation des internes en medecine: constat

Catherine TIRY*

Depuis plusieurs années, nous essayons de former les internes en stage à l’hôpital.

Cette formation se déroule en 3 temps:

– 1 formation plénière sous forme de cas cliniques (2h)

– 1 questionnaire d’une 30 questions (distribué également aux internes n’ayant pas pu assister à la formation plénière)

– 1 formation individuelle lors de la remise du questionnaire pour réexpliquer les points délicats, et visiter le dépôt de sang.

Les internes sont « habilités » à prescrire uniquement s’ils ont eu cette dernière formation (sauf Urgence Vitale)

Depuis 2012, un questionnaire initial anonyme de 5 questions est rempli avant la formation plénière.

Nous vous présentons ici  les résultats de ces questions, avant toute formation et lors du deuxième questionnaire.

Le constat est que non seulement les formations sont indispensables, mais qu’il faut continuer les formations individuelles complémentaires.

En effet, voici des exemples :

– Avant formation 84%  des internes transfusent sans problème des PFC O à un patient A. Après formation, il en reste encore 24%.

– Avant formation, sur un document « RAI négative, antécédent d’un anti-JK1 (Jka) », seulement 23% avant et 71% après formation, tiennent compte de l’anticorps.

–  Lors de la prescription de CGR pour une femme en âge de procréer : seulement 32% de réponses « CGR Phénotypé » sur le questionnaire initial, et 81% sur le deuxième questionnaire

–  Pour la prescription de CGR  lors d’une RAI positive : le résultat est un peu meilleur 62% transfusent  en CGR compatibilisé (mais pas forcément phénotypé) – 88% au deuxième questionnaire.

Les autres résultats sont présentés sur le poster.

Nous avons la chance au CH de Cambrai, d’avoir la confiance des praticiens hospitaliers, qui acceptent qu’un interne non habilité soit interdit de prescription. Malheureusement, de nombreux internes, se limitent à la formation pleinière et ne remplissent pas le deuxième questionnaire, et donc n’ont pas la formation individuelle.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Formation des internes en médecine : constat  C.TIRY

 

Elaboration et déploiement d’un e-learning sur la sécurité transfusionnelle et  Hémovigilance aux Hospices Civils de Lyon (HCL)

Laure GARIN*, Claire SAVY, Hélène DOLANGE, Denise VETO, Laurence AUGEY, Giovanna CANNAS

Dans la perspective d’organiser la formation continue de plus de 5 000 paramédicaux au CHU de LYON, un e-learning intitulé  TRANSFULEARN sur le thème de  la sécurité en transfusion sanguine a été créé. Sa réalisation a nécessité une quinzaine de réunions interactives entre  cadres et médecin d’Hémovigilance, ainsi qu’un ingénieur concepteur informatique sur une période d’un an. L’objectif de TRANSFULEARN est d’élargir l’accès à la formation « Sécurité transfusionnelle et hémovigilance », actuellement délivrée en atelier présentiel. Cela permet de contribuer à la politique de qualité et de sécurité des soins des HCL. TRANSFULEARN répond à un besoin de formation pour les infirmières (IDE), IDE spécialisées et sages-femmes, tout en offrant une certaine flexibilité d’apprentissage avec la possibilité de réaliser le parcours de formation à son propre rythme en se connectant dans son service. Après avoir revu les aspects immuno-hématologiques nécessaires à la compréhension de la transfusion sanguine, les chapitres suivants  conduisent les professionnels à revoir les bonnes pratiques issues de  la circulaire  du 15/12/2003 relative à la réalisation de l’acte transfusionnel. L’évaluation finale est composée d’un module d’exercices dont le taux de bonnes réponses exigé est de 80%. Si après deux tentatives cet objectif n’est pas atteint, le professionnel sera inscrit par le cadre du service à un atelier présentiel  animé par le cadre d’hémovigilance. Ce premier semestre 2016, dix unités pilotes de spécialités différentes ont été sélectionnées, réparties sur tous les sites,pour réaliser et évaluer TRANSFULEARN. Le déploiement sur l’ensemble des HCL devrait démarrer à partir de septembre 2016. En conclusion, la mise en place d’un système de formation de type e-learning semble être incontournable face à une réelle difficulté à mobiliser les professionnels à la formation continue.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

TRANSFULEARN : Elaboration et déploiement d’un E-Learning sur la sécurité transfusionnelle et hémovigilance aux HCL  L.GARCIN / C.SAVY / H.DOLANGE / D.VETO / L.AUGEY / G.CANNAS

 

Session simultanée VII : Gestion des risques

 

Écarts à la pratique et sécurité

Jean-Yves JOLLANS*

Qu’appelle-ton un écart à la pratique ? Pourquoi certaines règles ne sont-elles pas volontairement respectées ? Est-ce tolérable ? Certains avancent que ce serait normal… mais normal veut-il dire admissible ?

La sécurité de grands systèmes sociotechniques a considérablement progressé du fait des avancées technologiques, de la normalisation des pratiques et, plus récemment de la prise en compte du facteur humain. Ainsi, de nouvelles pratiques de fiabilisation ont vu le jour (la communication sécurisée, les techniques de collationnement), les modes opératoires ont évolué (techniques de contrôle croisé), des process sont créés (port de gilet fluo limitant les interruptions) etc.

Malgré tous ces efforts, la sécurité atteint un palier. Les perspectives de progrès nécessitent de penser autrement la sécurité. Sans remettre en cause l’existant, il faut être convaincu que multiplier le formalisme ne garantit pas la sécurité. Il est une nécessité… mais employé avec raison !… et la raison impose de comprendre ce qui conditionne l’activité humaine en portant attention à la réalité des situations de travail : la vraie vie !

Cette nouvelle façon de penser la sécurité s’inscrit dans le champ des organisations résilientes : toute situation de travail est considérée comme singulière (inclure, quand cela est possible, le patient dans le protocole d’alerte) ; les violations (écarts volontaires à des procédures) sont envisagées comme des initiatives situationnelles ; l’organisation questionne régulièrement les règles (comment les opérateurs se les approprient ? Sont-elles adaptées ?) et s’intéresse aux pratiques qui conduisent à la réussite (oser questionner la réussite… et ne pas s’intéresser qu’aux situations accidentogènes) etc. Cette façon de penser la sécurité ne peut s’envisager sans une modification profonde de la culture organisationnelle et une appropriation par tous les acteurs, quel que soit leur niveau hiérarchique. Quel enjeu ! Mais la sécurité de demain est à ce prix

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Les écarts à la pratiques – Facteurs Humains  J-Y.JOLLANS

 

Cartographie des risques

Elvire NOGUEIRA, Jean-Michel BERTHOUX

 Objectif Sécuriser le processus transfusionnel au cours de l’hospitalisation

Contexte Selon l’OMS, les transfusions inutiles et les pratiques transfusionnelles non sécurisées exposent les patients à des risques de réactions transfusionnelles indésirables graves et d’infections à transmission transfusionnelle. Les transfusions superflues réduisent également l’offre de produits sanguins pour les patients qui en ont véritablement besoin.

L’OMS recommande une stratégie intégrée dont la mise en œuvre progressive de systèmes de qualité efficaces.

Ainsi la maîtrise des risques encourus par le patient à tous les niveaux du processus transfusionnel demeure obligatoire pour minimiser le nombre de victimes. Seule une démarche systémique de gestion des risques transfusionnels permet d’atteindre cet objectif.

Méthode Cartographie des risques : outil de la gestion des risques a priori permettant de représenter graphiquement la hiérarchie des risques d’un établissement.

Elle permet de réaliser un état des lieux global des vulnérabilités dans un périmètre défini, d’identifier et de prioriser les risques. C’est un outil d’aide à la décision.

Etapes :

Définir les objectifs et le périmètre de l’étude

Réunir les acteurs concernés

Décrire le processus

Identifier les risques

Evaluer le risque

Hiérarchiser les risques

Engager des actions de maîtrise des risques

Résultats images

Discussion La qualité de la cartographie est liée à l’exhaustivité des risques identifiés et à la qualité des données disponibles

Conditions de réussite :

Engagement de la direction

Implication des professionnels de terrain

Expérience de l’animateur

Conclusion La cartographie des risques est une méthode participative  favorisant l’émergence d’une culture partagée du risque, source d’une meilleure performance et d’une plus grande prévention des défaillances de par la mise en place d’actions concrètes et réalisables.

Pour être efficace, elle doit prendre en considération les singularités organisationnelles hospitalières.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Gestion des risques en transfusion : Cartographie des risques   E.NOGUEIRA

 

Identitovigilance en région EFS Pyrénées Méditerranée : une nouvelle organisation

Ghislaine RIBOU(1)*, Corinne MIGOT(2), Laurent BARDIAUX(3), Pascal TESSIER(2)

La nouvelle organisation de l’identitovigilance à l’EFS PYMED est basée sur la création d’un poste de Correspondant d’Identitovigilance Régional. L’identitovigilance devient un processus à part entière, qui s’intègre dans le processus de l’amélioration de la qualité. La possibilité de déclarer des incidents d’identitovigilance, de les traiter, de proposer des actions correctives a été un plus. Le réseau en région facilite la connaissance des pratiques, permet de les faire évoluer et de les améliorer. En 2014, nous avons travaillé, dans le cadre d’un DPC d’identitovigilance, à la création d’un réseau régional fédérant des personnes de sites et de métiers différents, touchant au périmètre des donneurs de sang ou bien de patients : médecins, pharmaciens, techniciens. Ce DPC a consisté en l’analyse de l’existant, l’analyse d’un effet indésirable transfusionnel, et en la proposition d’indicateur. L’intégration progressive des donneurs des différentes régions dans la base nationale a fait apparaître un nombre considérable de doublons à fusionner, en toute sécurité. Une quantité importante de doublons a été gérée en régional. Grace à un outil informatique performant permettant la détection d’anomalies telles que les doublons, les personnes sensibilisées du réseau ont permis d’harmoniser les pratiques et d’évaluer le travail accompli. Cet outil informatique appelé le portail des surveillances a été amélioré au fur et à mesure de la gestion des anomalies par les utilisateurs. Mon travail a permis de fédérer ce réseau, avec un accompagnement important dans la formation de ce nouvel outil et en identitovigilance en région. Conclusion la gestion de l’identitovigilance en région PYMED a été favorisée par la mise en place d’un réseau de correspondants locaux dans tous les sites de la région. Ceci a permis d’améliorer les pratiques. Les différents acteurs du réseau se sont approprié progressivement la gestion des anomalies.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

L’identitovigilance à l’EFS PYRENEES MEDITERRANEE  G.RIBOU / C.MIGOT / L.BARDIAUX / P.TESSIER

 

Session simultanée VIII : Transfusion plaquettaire

 

Transfusion de plaquettes

Transfusion de plaquettes  M.MICHALLET

 

Etude de faisabilité des plaquettes intercept 

Etude de faisabilité des plaquettes intercept  L.BARDIAUX

 

Place de la transfusion plaquettaire dans les thrombopénies immunes néonatales 

Place de la transfusion plaquettaire dans les thrombopénies immunes néonatales  R.PETERMANN

 

Session simultanée IX : Prise en charge du choc hémorragique

 

Physiopathologie du Choc Hémorragique

Physiopathologie du Choc Hémorragique  P-M.MERTES

 

Choc hémorragique : stratégie de prise en charge en pré hospitalier et aux urgences

Choc hémorragique : stratégie de prise en charge en pré hospitalier et aux urgences K.TAZAROURTE

 

Hémorragie du Post-Partum (HPP) stratégie de prise en charge en 2016

Hémorragie du Post-Partum (HPP) stratégie de prise en charge en 2016  F.MERCIER

 

Recommandations SFAR-SRLF-SFMU dans le choc hémorragique

Recommandations SFAR-SRLF-SFMU dans le choc hémorragique  J.DURANTEAU

 

Session simultanée X : Hémovigilance donneurs

 

Déclaration des carences martiales et ses conséquences

Déclaration des carences martiales et ses conséquences  F.BIGEY

 

Hétérogénéité de signalement et de déclaration des évènements indésirables donneurs

Francis MEYER*

Introduction La décision du 1 juin 2010 définit les niveaux de gravité et d’imputabilité des effets indésirables donneurs (EID). Une procédure de l’EFS décrit les modalités de signalement, déclaration et codage dans le logiciel médico technique de l’EFS (LMT).

L’incidence et les caractéristiques des EID graves (EIGD: gravité 2, 3 ou 4) sont analysées nationalement et régionalement à partir d’indicateurs du LMT et des données des notifications dans l’outil de télédéclaration e-FIT de l’ANSM. Pour certains items l’hémovigilant déclarant enregistre des degrés imposés de gravité (par exemple 3 si perfusion ou consultation) et d’imputabilité (3 si Malaise vagal (MV) immédiat).

Pour l’EID le plus rapporté (MV), des études montrent des variations de fréquence selon les ETS, et une sous déclaration des MV retardés. De 2011 à 2014 des évolutions dans la fréquence des EIGD déclarés ont été décrites, selon le type de don et le sexe.

Des explications sur l’origine des hétérogénéités peuvent être proposées: interprétations sur les définitions (EID, gravité, imputabilité), modification de consignes déclaratives induisant une classification différente, volume moyen prélevé, sensibilisation au signalement, déploiement de la codification des items et requête systématisant le signalement des évènements dans le LMT.

Conclusion La mise en place du LMT national unique, avec supports et codifications uniformes des EID, complète en amont le signalement et la déclaration des items stricts  d’e-FIT. La stabilisation et la meilleure connaissance progressive de la définition des items devraient permettre de limiter la part des hétérogénéités déclaratives. A contrario la définition actuelle des EIGD de grade 3 regroupe des états pathologiques très variés, allant de l’absence d’altération réelle de l’état de santé à très graves.  Les données de signalement et déclaration en 2015 de 12 sites préleveurs d’un même ETS (ETS Rhône Alpes et Auvergne) sont présentées.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Hétérogénéité de signalement et de déclaration des évènements indésirables donneurs  F. MEYER

 

Mise en place de l’expérimentation de l’Entretien Pré Don Infirmier à l’EFS Rhône Alpes

Jacques COURCHELLE(1)*, Dominique LEGRAND(2)

Le décret n°2014-1042 du 12/09 /2014 a autorisé la France à mener une expérimentation visant à confier au personnel infirmier l’entretien préliminaire au don du sang comme cela se pratique déjà dans de nombreux pays. Cette expérimentation autorisée pour une durée de 2 ans poursuit plusieurs objectifs : permettre au personnel infirmier d’acquérir de nouvelles compétences, aux médecins de valoriser leur expertise médicale et surtout de démontrer une capacité à mettre en œuvre un dispositif pérenne capable d’assurer l’autosuffisance  tout en gardant le même niveau de sécurité donneur et receveur. L’ETS Rhône Alpes s’est inscrit dans la démarche par l’intermédiaire de 10 infirmiers répondant aux critères exigés. La formation nationale  s’est étalée sur la période de mars 2015 à janvier 2016. La part de l’ETS Rhône Alpes est de 23 294 EPD à réaliser sur 16 mois soit 7.3% de l’ensemble des entretiens de la période correspondant à la cible nationale fixée.. L’évaluation a porté sur trois axes : l’organisation, la sécurité et l’efficience. Elle conduira à la rédaction d’un rapport présenté aux tutelles au quatrième trimestre 2016.Les premiers résultats sur les 8 premiers mois montrent une montée en charge rapide de l’organisation et une bonne installation des IDE dans le poste. Sur l’axe « sécurité » on constate un taux d’ajournements plus élevé chez les IDE que chez les médecins mais pas de différence observable tant sur le taux de marqueurs positifs que sur le nombre d’évènements indésirables graves donneur (EIGD). L’efficience semble quant à elle maîtrisée bien que le nombre d’EPD réalisés par heure par IDE soit à ce stade 2 fois inférieur à celui des médecins. L’expérimentation de l’EPDI est un projet structurant pour l’EFS. L’atteinte des objectifs fixés laisse présager un avis favorable des tutelles permettant de pérenniser le dispositif qui marquera une nouvelle page de l’histoire de l’EFS.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Entretien pré don infirmier  J.COURCHELLE

 

Les effets indésirables retardés chez les donneurs de sang : des données de l’hémovigilance aux études spécifiques

J-Y Py, S.Durieux, M.Barnoux, T.Sapey

Objectifs : Les effets indésirables retardés chez les donneurs de sang sont des réactions qui se produisent après leur départ du lieu de prélèvement. Au-delà de leur gravité intrinsèque, ils peuvent induire des complications sérieuses et amener le donneur à ne plus revenir donner. L’établissement de transfusion sanguine ne connaîtra l’évènement que si le donneur le lui signale. Cette incertitude crée une sous-appréciation du phénomène que nous avons voulu explorer dans nos données et dans la littérature.

Méthodes : La déclaration obligatoire des effets indésirables donneurs graves en hémovigilance fournit une première vision des effets retardés, limitée à ceux qui sont spontanément remontés par les donneurs. L’analyse des données enregistrées lors des prélèvements par l’établissement de transfusion sanguine permet d’étendre cette vision aux effets indésirables non graves, mais toujours limitée à ceux que le donneur signale. Une revue de la littérature a permis de retrouver des études spécifiques sur les effets retardés, qui ont été comparées à nos données.

 Résultats : Notre base régionale d’effets indésirables donneurs graves comprend 1957 évènements déclarés entre 2011 et 2015, dont 49 % surviennent pendant le prélèvement, 40 % après le prélèvement mais avant le départ du donneur et 11 % après celui-ci. Le signalement des effets indésirables donneurs en France métropolitaine sur le premier trimestre 2016 porte sur 16 050 évènements, dont 2,7 % sont retardés. La part des effets retardés augmente avec la gravité de l’effet pour atteindre 27,6 % pour les plus graves. Elle varie de 2,2 à 2,7 % selon que l’effet indésirable est un malaise vagal, un hématome ou une autre réaction à caractère local. Elle atteint 16,2 % quand on isole les autres réactions à caractère général. Les données de la littérature sont conformes aux nôtres dans le même contexte de remontée spontanée des effets retardés par les donneurs. Mais quatre études publiées entre 2003 et 2013 ont spécifiquement recherché les effets retardés auprès des donneurs. Leurs résultats convergent pour conclure qu’au moins trois effets indésirables sur quatre échappent à notre connaissance car ils vont survenir après que le donneur soit parti, sans compter un nombre encore plus important de réactions mineures qui ne sont pas prises en compte par l’hémovigilance.

 Conclusions : La survenue d’un effet indésirable après que le donneur ait quitté le lieu de prélèvement est donc un phénomène très largement sous-apprécié. Il reste à évaluer s’il pèse aussi lourd que les réactions immédiates sur l’arrêt des dons des donneurs. Il conviendrait également d’inclure ces effets retardés dans l’évaluation des stratégies visant à réduire les effets indésirables, qui est essentiellement faite sur les effets immédiats.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Les effets indésirables retardés chez les donneurs de sang  J-Y.PY

 

Session simultanée XI : Certification des ES et Transfusion

 

Compte-qualité et hémovigilance

Charles ARICH*, Gérald DAURAT

D’une évaluation de la qualité par une auto-évaluation formaliste et statique, à une gestion des risques dynamique d’un établissement de santé (ES) par le compte-qualité.

La porte d’entrée dans la certification n’est plus l’autoévaluation mais le Compte Qualité. En 15 ans, l’auto-évaluation a permis aux ES d’identifier leurs points forts et des axes d’amélioration au regard des référentiels de la HAS. Mais cette auto-évaluation a ses limites car elle ne garantit pas la réalisation des actions correctrices. De plus ce temps d’introspection formaliste et statique a pu mobiliser les énergies au détriment de la démarche qualité au quotidien et des réalisations concrètes au bénéfice direct des patients et usagers.

Le Compte Qualité, intégralement informatisé, est mis à disposition des ES. Cette nouvelle approche, tournée vers l’action, a vocation à traduire les engagements prioritaires des ES en gestion de la qualité et des risques et démarche d’amélioration.

Pour chaque thématique définie par la HAS, l’ES saisit dans le Compte Qualité une identification et une analyse de ses risques, avec référence à la méthodologie choisie : décisions de certification, indicateurs, audits, EPP, RMM, etc. Il expose ses moyens de maitrise et les résultats atteints. Il peut expliquer ses priorités d’action et ses engagements dans l’amélioration continue des sujets retenus.

Le Compte Qualité pourrait, à moyen terme, dépasser le seul champ de la certification et servir en gestion des risques à, notamment :

  • contribuer à la prise de décisions éclairées de la gouvernance quant aux priorités retenues ;
  • rendre lisibles et mobilisatrices au travers du processus de priorisation, les actions d’amélioration pour l’ensemble des professionnels de santé œuvrant dans l’ES ;
  • favoriser la simplicité et l’efficacité en évitant de multiplier les approches, les supports en se substituant à des étapes actuelles de la procédure de certification (auto-évaluation, suivi, etc…).

L’application à l’hémovigilance et la sécurité transfusionnelle sera développée lors du Congrès.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Le compte-qualité C.ARICH

 

Expérience du patient-traceur dans un CHU

Pierre-Joël TACHOIRES*

Sans attendre la visite de certification, le CHU de Saint-Etienne a déjà mené plusieurs évaluations par la méthode du patient-traceur riches d’enseignements. Retour d’expérience.

Une nouvelle méthode Adaptée par la Haute Autorité en Santé, la méthode du patient traceur est une évaluation des pratiques qui consiste en une analyse rétrospective du parcours d’un patient, réellement présent dans une unité de soins.

Cette méthode pédagogique, animée par des agents formés, comprend 3 temps : une analyse du dossier patient, un entretien avec le patient, des échanges avec l’équipe médico-soignante.

Des profils de patients préalablement identifiés par la gouvernance Qualité Risques Un infarctus du myocarde, une prise en charge pour radiothérapie métabolique, une prothèse de hanche en urgence sur sujet âgé, un accouchement, une cataracte en ambulatoire…

Une valorisation du haut niveau de qualité des soins à l’hôpital Le respect des bonnes pratiques, les délais de prise en charge rapides, la traçabilité des informations délivrées au patient, un soulagement réel de la douleur, le respect de l’intimité du patient, préparation de la sortie.

Des points à améliorer identifiés Le patient qui lit son dossier et s’inquiète d’un résultat biologique pendant une attente avant un examen complémentaire, le peu d’informations retenues par le patient (consentement pour un acte à risque, utilité d’un médicament, modalités de sortie…), l’absence de nomination de la personne de confiance, la traçabilité d’administrations de médicaments hors plan de soins (risque de double administration)…

Des améliorations plus rapidement mises en œuvre Des actions correctives concrètes et ciblées (ex. rédaction d’un livret d’information à remettre à la sortie…) sont identifiées.

Enfin une méthode appréciée Les premiers services sollicités ont accueilli très favorablement cette nouvelle méthode considérée comme moins chronophage et plus « proche des réalités du quotidien »

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Méthode du patient-traceur : Expérience du CHU de Saint-Etienne  P-J.TACHOIRE

 

Certification des ES : point de vue d’un expert visiteur

Certification des Etablissements de Santé et Transfusion : point de vue d’un expert visiteur I.MARECHAL

 

Session simultanée XII : Actualités des Agences

 

Analyse de risque et mise à jour des critères de sélection

Josiane PILLONEL*

Les données épidémiologiques montrent que la prévalence et l’incidence du VIH sont beaucoup plus élevées chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) que dans le reste de la population, notamment hétérosexuelle. Ces données ont justifié pendant des années la mesure d’ajournement permanent des HSH du don de sang. Cependant, il s’est avéré qu’avec cette mesure plus de la moitié du risque résiduel de transmission du VIH était attribuable à des HSH, montrant les limites d’un tel critère.

Le Ministère de la Santé a organisé en 2015 une large consultation de toutes les parties prenantes afin de modifier ce critère de sélection, jugé discriminatoire et dépassé. Dans ce contexte, nous avons évalué une stratégie consistant à ajourner du don de sang les hommes qui ont eu des relations avec des hommes au cours des 12 derniers mois, comme l’ont mis en place certains pays.

Si l’observance à un ajournement de 12 mois était parfaite, le risque de transmission du VIH attribuable aux HSH serait nul (1 an couvrant largement la fenêtre silencieuse, estimée en moyenne à 10 jours pour le VIH-1). Cependant, l’observance à une mesure de santé publique n’est jamais de 100%. En appliquant des taux de non-observance à la mesure d’ajournement de 12 mois des HSH rapportés dans la littérature, la modification de la mesure d’ajournement semble induire, au maximum, un risque très proche du risque actuel.

La mesure d’ajournement de 12 mois des HSH, entérinée dans l’arrêté du 5 avril 2016, a été présentée comme une première étape, puisqu’il sera étudié dans un second temps, la possibilité de raccourcir encore la durée d’ajournement (6, 4 mois ou 2 mois sans relation sexuelle entre hommes). Afin de pouvoir réaliser des estimations du risque résiduel VIH pour ces durées, une étude quantitative d’observance aux critères de sélection des donneurs va être mise en place en 2017, étude qui permettra notamment d’évaluer la «compliance théorique» des HSH à un ajournement plus court.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Analyse de risque et mise à jour des critères de sélection des donneurs de sang  J.PILLONEL

 

Arrêté sélection clinique des donneurs de sang et questionnaire pré-don

Bruno DANIC*

La révision de l’arrêté relatif aux critères de sélection des donneurs de sang est le résultat d’un travail collaboratif coordonné et animé par la Direction Générale de la Santé. Les données scientifiques, épidémiologiques, réglementaires, éthiques et sociétales ont été analysées et discutées par des représentants des agences et opérateurs concernés, les présidents du Comité Consultatif National d’Ethique et du Conseil National du Sida et des hépatites virales, mais aussi par des représentants des parties prenantes impliquées : associations de patients, de donneurs de sang, de défense des droits des gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres. Les principales évolutions correspondent à des critères mieux adaptés à la réalité épidémiologique du risque de transmission d’infections par le sang, et les durées d’ajournement sont plus équitables selon la graduation du risque. La révision de ces critères a conduit à réévaluer le questionnaire pré-don soumis à chaque candidat au don. Les données de l’étude sociologique conduite par l’ANSP sur le contexte et les perceptions sociales du don de sang chez les donneurs trouvés positifs pour le VIH en France ont été prises en compte afin d’améliorer la « compliance » des candidats au don aux critères de sélection. L’arrêté de 2016 renforce l’obligation de formation des personnels en charge de l’entretien pré-don. Il officialise un comité de suivi pour l’évaluation de son application. Des études socio-épidémiologiques sont programmées pour évaluer la compliance des donneurs de sang aux critères définis, et le suivi épidémiologique des donneurs de sang réalisé en continu par Santé Publique France permettra de surveiller l’évoluer du risque résiduel. Ces études permettront également de disposer de données susceptibles de faire encore évoluer les critères de sélection, mais aussi les supports d’information soumis aux candidats au don, dans le but de renforcer la sécurité transfusionnelle.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Sélection clinique des donneurs de sang et questionnaire pré-don  B.DANIC

Etude sociologique sur le contexte et les perceptions du don chez les donneurs trouvés positifs pour le VIH en France entre 2011 et 2014

Alice DUQUESNOY*, Aurélie SANTOS, Josiane PILLONEL, Marie JAUFFRET-ROUSTIDE

Environ 30 personnes découvrent leur séropositivité VIH en France chaque année à l’occasion d’un don de sang. Il est important de mieux comprendre les raisons pour lesquelles la selection des donneurs n’a pas permis d’écarter ces donneurs afin de maintenir un niveau de sécurité transfusionnelle optimal. Par ailleurs, l’évaluation de nouveaux critères d’ajournement des donneurs réalisée par Santé publique France intègre la notion de compliance, dont la compréhension peut être améliorée par des méthodes qualitatives. Ainsi, une étude sociologique a été réalisée en 2015 auprès de 32 donneurs volontaires parmi les 89 trouvés VIH positifs entre 2011 et 2014. Cette méthodologie qualitative inclut des observations de terrain et des entretiens semi-directifs afin d’analyser de manière détaillée le moment du don dans toutes ses composantes (contexte de passation et compréhension du contenu du questionnaire et de l’entretien médical pré-don, compréhension et acceptabilité des critères d’ajournement, perceptions des risques transfusionnels…) et de mieux comprendre les motifs de non-compliance de donneurs qui auraient pu s’auto-exclure. De plus, des entretiens réalisés auprès de 5 médecins de collecte ont permis d’appréhender le contexte de l’entretien pré-don. Il ressort de ces entetiens, une certainte méconnaissance par les donneurs des critères de sélection et le poids des contraintes organisationnelles ainsi que celui des normes sociales concernant la sexualité sur la qualité de l’entretien pré-don en collecte mobile. Ce travail a permis de proposer des améliorations des supports écrits fournis lors du don et de l’entretien médical, ainsi que du questionnaire pré-don.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Contexte et perceptions sociales du don de sang chez les donneurs trouvés positifs pour le VIH en France  A.DUQUESNOY / J.PILLONEL / M-J.ROUSTIDE

 

Session simultanée XIII : Pertinence des examens d’Immuno-Hématologie

 

Recommandations SFAR sur les examens préopératoires

Recommandations SFAR sur les examens préopératoires  S.MOLLIEX

 

Pertinence des examens immuno-hématologiques en préopératoire : expérience lyonnaise

Laurence AUGEY*, Vincent PIRIOU

Introduction Nous présentons la démarche adoptée au Groupement Hospitalier Sud HCL depuis 2009 pour diminuer la prescription des examens immuno-hématologiques (EIH) en préopératoire non justifiés par un risque de transfusion intermédiaire ou élevé.

Matériel et méthodes Nous avons élaboré, entre 2010 et 2012, des recommandations de prescription des EIH en chirurgies viscérale, endocrinienne et gynécologique pour des interventions ayant un taux de transfusion ≤ 1,5% identifié antérieurement. Leur évaluation est réalisée sur Business Object®. Des tableaux de bord semestriels sont envoyés par mail aux équipes qui peuvent ainsi suivre leurs pratiques.

Résultats Nous avons suivi 15 217 patients de 2009 à 2015 sans variation des taux de transfusion (≤ 1,5%), ni transfusion en urgence vitale. Le taux de pertinence est > 98%. Le taux de patients ayant bénéficié d’au moins un EIH a baissé significativement de 57% en 2009 à 17% en 2015 (cf tableau). Le taux de suivi des recommandations varie de 62 à 91% selon les interventions. Le nombre d’EIH a diminué régulièrement chaque année (cf figure), il est passé de 4181 en 2009 à 528 en 2015 et les groupages ABO RH:1 de 1510 à 376 pour un nombre de patients opérés de 2071 et 2086 respectivement. Le résultat économique est de 31 611€ sur la période de 5 ans.

Discussion Les taux de transfusion sont comparables aux données de la littérature et valident le choix des interventions. Le nombre d’EIH a diminué avec un impact économique pour l’Institution. Néanmoins, nos résultats peuvent être encore améliorés.

Conclusion Cette démarche est efficace pour diminuer les EIH non justifiés en préopératoire. Les données obtenues par l’établissement permettent de convaincre les anesthésistes réanimateurs de modifier leurs pratiques sans risque pour le patient.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Pertinence des examens immuno-hématologiques en préopératoire : expérience lyonnaise L.AUGEY / V.PIRIOU

 

 Pertinence des examens d’immuno-hématologie : expérience APHM

Bernard LASSALE(1)*, Isabelle DETTORI(2)

L’Etablissement Français du Sang Alpes-Méditerranée (EFS AM) s’est implanté dans chaque site de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille (APHM) en 2006. Lors de la reprise de notre activité immuno-hématologique, l’EFS AM nous a demandé de continuer notre politique de prévention des usurpations d’identité.

En vue de prévenir des accidents d’incompatibilité ABO, l’APHM prescrit un groupe d’identitovigilance ABO à chaque admission impliquant un épisode transfusionnel, pour les patients déjà groupés deux fois. Sont exclus de cette procédure, les patients d’hématologie et d’oncologie (adultes et enfants), dialyse.

Cette politique institutionnelle peut paraître abusive, mais nous arrêtons chaque année une trentaine d’usurpations d’identité et une dizaine d’homonymies. Une étude conjointe APHM – EFS AM a retrouvé que l’usurpation d’identité était la principale cause des discordances de résultats ABO. La mise en place de cette stratégie a permis la prévention de 19 transfusions incompatibles en 2015.

En contrepartie de cette pratique, l’EFS AM s’engage à ne pas réaliser des examens d’immuno-hématologie redondants. Ainsi, l’APHM économise chaque année entre 360.000 et 400.000 euros. Cette relation de confiance entre nos 2 structures est primordiale pour la prise en charge de nos patients.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Pertinence des examens d’Immuno-Hématologie : expérience APHM B.LASSALE / I.DETTORI

 

Gestion des examens immuno-hématologiques en obstétrique et situations rares

Pascaline BRICCA*

La surveillance immuno-hématologique des femmes enceintes doit permettre d’une part de dépister et surveiller les situations d’incompatibilité foeto-maternelles érythrocytaires pouvant entraîner une maladie hémolytique foetale ou néonatale, d’autre part d’assurer la sécurité transfusionnelle de la mère et de l’enfant.

Les documents de référence et recommandations précisent la place et le calendrier des examens dans cette surveillance: groupe sanguin, phénotype RH-KEL1, recherche d’anticorps irréguliers, titrage et dosage pondéral, génotypage foetal.

Les anticorps les plus à risque d’incidence hémolytique restent actuellement les anti-RH1, anti-RH4 et anti-KEL1. D’autres anticorps (anti-FY1, anti-JK1, anti-MNS3…) ont généralement peu d’incidence clinique mais doivent être pris en compte pour assurer la sécurité transfusionnelle de la mère et de l’enfant. Plusieurs dossiers récents dans notre région ont mis en lumière la difficulté de gérer l’urgence transfusionnelle lorsque ces patientes immunisées ne sont pas connues de l’EFS.

Les immunisations de type anti-public restent rares mais en augmentation dans certaines régions en raison des flux migratoires. Certaines peuvent être à l’origine d’atteinte hémolytique sévère foetale et posent des problèmes de mise à disposition d’unités de globules rouges compatibles, nécessitant une étroite collaboration entre les sites transfusionnels, le CNRGS et la BNSPR. En Rhône-Alpes les laboratoires d’immuno-hématologie de l’EFS suivent chaque année plusieurs de ces grossesses, notamment chez des porteuses d’anti-MNS5 et anti-JR1, les plus fréquents actuellement. Une stratégie particulière doit être envisagée dans chaque cas afin de garantir au mieux la sécurité de la transfusion.

Conclusion: La surveillance des situations d’incompatibilité foeto-maternelle doit dans tous les cas impliquer le partage d’information et la collaboration entre les différents intervenants, biologiste, obstétricien, pédiatre et responsable de distribution.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Gestion des analyses Immuno-Hématologiques en Obstétrique P.BRICCA

 

Session simultanée XIV : Hémovigilance Receveur

 

Hémovigilance receveurs, état des connaissances

Allison GAUTIER*, Karim BOUDJEDIR, Imad SANDID, Raphaël ADDA, Mehdi BENKEBIL, Isabelle SAINTE-MARIE

Dans un contexte de cession de produits sanguins labiles (PSL) estimé depuis 2010 entre 3,1 et 3,2 millions de produits annuels, l’hémovigilance receveurs concerne la surveillance des événements indésirables survenus chez les patients transfusés.

Entre 2010 et 2015, 25 471 effets indésirables receveurs (EIR) d’enquête transfusionnelle terminée, déclarés dans l’application e-FIT, sont d’imputabilité forte (imputabilité probable ou certaine, 135.5 EIR/100 000 PSL) dont 34 décès (0.18/100 000 PSL). La plupart (92.3) sont non graves. Le diagnostic posé deux fois sur trois est une allo-immunisation isolée (72.3/100 000 PSL) ou une réaction fébrile non hémolytique (RFNH, 18.0/100 000 PSL). 64,4% des EIR graves (grade de sévérité >1) concernent une allergie ou un œdème pulmonaire de surcharge (TACO) (3.1 et 3.6/100 000 PSL respectivement pour les formes graves). Aucun oedème pulmonaire lésionnel (TRALI, 0.65/100 000 PSL) n’est déclaré d’imputabilité certaine (32.5% des TRALI) suite à transfusion de plasma depuis 2010 ni de concentrés de plaquettes d’aphérèse depuis 2011. Les infections bactériennes (IBTT) et virales (77% impliquant le VHE) représentent 0.33 EIR pour 100 000 PSL. 69 incompatibilités immunologiques concernent le système ABO (0.37 EIR/100 000 PSL).

La tendance déclarative décroissante des EIR graves entre 2010-2015 (de 11.9 à 9.9/100 000 PSL) ne se reflète pas parmi les 37% en lien avec la qualité et la sécurité des PSL (allergie, TRALI, IBTT, infections virales),  d’occurrence stable sur la période (3.9/100 000 PSL). La tendance à la baisse des EIR graves en lien avec un non-respect des bonnes pratiques transfusionnelles (incompatibilité immunologique ABO, TACO) observée jusqu’en 2012 s’est inversée en 2013 et se stabilise depuis à 4.5/100 000 PSL, représentant plus de 40% des EIR graves depuis 2013. Réduire l’occurrence des EIR en particulier évitables, tout en optimisant l’exhaustivité déclarative, reste d’actualité.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Hémovigilance receveurs – Faits marquants 2010-2015  A.GAUTIER / K.BOUDJEDIR / I.SANDID /  R.ADDA / M.BENKEBIL / I.SAINTE-MARIE

 

Une expérience de recherche active des EIR : TACO

Dominique MAURIERE(1), Christophe GOETZ(1), Sébastien GETTE(1), Philippe RENAUDIER(2)

Introduction L’œdème aigu pulmonaire (OAP) post transfusionnel ou TACO, première cause de décès en transfusion en 2014, est probablement sous déclaré. Nous avons essayé d’améliorer la déclaration de cet évènement indésirable, grâce aux données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) de notre établissement.

Méthode Nous avons choisi d’utiliser le PMSI en plus des moyens habituels de recherche des TACO : déclaration spontanée, enquête sur les causes de destruction des produits sanguins labiles (PSL),… Le principe est de  croiser sur un même séjour le code d’insuffisance cardiaque : I50.- en position de diagnostic associé significatif et un acte de transfusion. Ceci permet d’éliminer d’emblée les OAP de surcharge, autres que transfusionnels (diagnostic principal) et les OAP lésionnels. Cette recherche a été complétée en 2015 par l’ajout des diagnostics : Insuffisance respiratoire aiguë (J96.0) et syndrome de détresse respiratoire chez l’adulte (J80).

Résultats  En 2014 sur 19 958 PSL transfusés : 9 TACO  ont été identifiés dont 2 via les données du PMSI. En 2015 sur 19 907 PSL transfusés : 13 TACO  dont  2 via le DIM. L’ajout des diagnostics J96.0 et J80 n’a pas permis d’identifier de cas supplémentaire.

Limites L’enquête via les données du PMSI ne peut se faire qu’en décalé (exhaustivité) et dépend de la qualité du codage par le médecin. Celui-ci ne cherche pas à cacher l’OAP puisqu’on le retrouve dans les dossiers et/ou les courriers de sortie, mais ne pense pas à le déclarer car ce n’est pas un problème dû à la qualité du produit.

Conclusion La requête via les données du PMSI a permis d’améliorer la notification des TACO dans l’établissement. Depuis la fin 2014, une grande campagne a été faite auprès des prescripteurs en s’appuyant sur les nouvelles recommandations HAS, améliorant encore les déclarations. L’étape suivante sera d’évaluer si cette sensibilisation contribue à diminuer le taux d’incidence des TACO ainsi détectés.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Une expérience de recherche active des EIR TACO  D. MAURIERE / C. GOETZ / S. GETTE / P. RENAUDIER

 

Pistes pour améliorer la déclaration des effets indésirables receveur (EIR) dans un établissement de santé (ES)

Philippe CABRE*

Le professionnel de santé doit signaler, sans délai, tout EIR dont il a connaissance, auprès du correspondant d’hémovigilance de son  établissement de santé (CHVES). Ce CHVES (identifié dans le système par sa carte de professionnel de santé) déclare ensuite cet EIR par le biais d’une application internet sécurisée dédiée (e-FIT) au coordonnateur régional d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle (CRH) , à l’ANSM et à l’établissement français du sang (EFS).

Le signalement, la déclaration et l’analyse des EIR améliorent la sécurité du patient, en permettant l’adaptation des protocoles transfusionnels et des prescriptions futures de produit sanguin labile (PSL).

On constate une grande disparité des taux de déclaration des EIR selon les régions et entre ES, avec une sous-déclaration probable.

Accroitre la déclaration des EIR et les bénéfices attendus en terme de sécurité transfusionnelle pourrait reposer sur :

  • Une information pré-transfusionnelle du receveur renforcée sur les bénéfices et les risques de la transfusion, impliquant le patient dans le signalement, lui accordant un rôle proactif dans sa thérapeutique.
  • Une formation systématique des soignants (infirmiers, sages-femmes, internes, médecins) à l’hémovigilance et à la sécurité transfusionnelle, en particulier sur les EIR.
  • Une recherche « active » par le biais des logiciels de soins, qui en croisant les données de surveillance avec l’acte transfusionnel ou une destruction de PSL, soulèverait l’hypothèse d’un EIR, à valider par un dialogue entre clinicien et CHVES.
  • Une meilleure reconnaissance de la fonction du CHVES, qui, généralement, n’assume pas exclusivement cette mission transversale, essentielle pour un ES.
  • Le développement des binômes d’hémovigilance avec la poursuite du déploiement d’assistants paramédicaux dédiés (infirmier pivot par exemple).

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Pistes pour améliorer la déclaration des effets indésirables receveurs (EIR) dans un établissement de santé (ES)  P.CABRE

 

Hémolyses drépanocytaires : où en sommes-nous ?

Claire RIEUX(1)*, Edith DE MEYER(1), Dora BACHIR(1), Karim BOUDJEDIR(2)

L’hémolyse retardée post-transfusionnelle (HRT) survenant chez le patient drépanocytaire est une complication grave, létale dans un certain nombre de cas et qui a toujours des conséquences sur l’avenir transfusionnel du patient. Cet événement, longtemps sous-estimé, bénéficie actuellement d’une meilleure reconnaissance par les cliniciens et les hémovigilants. Depuis 2010, entre 10 et 20 cas par an sont déclarés en France comme au Royaume Uni. Si la communication et la sensibilisation doivent se poursuivre pour tendre vers l’exhaustivité, l’amélioration de la qualité des données recueillies est une priorité. Le travail sur une fiche technique initié par le groupe « Receveurs de PSL » de l’ANSM soulève de nombreuses questions. Doit-on identifier par une catégorie diagnostique spécifique la sous-population des patients drépanocytaires sachant que cette information est retrouvée dans l’item « pathologie initiale » et que cette complication a aussi été décrite chez des patients non drépanocytaires ? Ne devrait-on pas classer les HRT avec conflit immunologique dans « incompatibilité immunologique » et les autres dans « hémolyse autre » ? L’hyperhémolyse qui est définie par un taux d’hémoglobine post-transfusionnel inférieur au taux pré-transfusionnel doit être distinguée car une confusion existe y compris dans la littérature internationale. Cet item pourrait être rajouté aux « manifestations cliniques/biologiques » et permettrait de distinguer la sous-population des hyper-hémolyses dont les mécanismes physiopathologiques différent des hémolyses post-transfusionnelles simples. Enfin, le risque de récidive chez un patient drépanocytaire doit nous faire envisager un moyen de suivre tous les patients ayant développé une HRT. Ceci implique de pouvoir relier des effets indésirables concernant un même patient transfusé dans des établissements de santé différents et ouvre l’horizon d’une hémovigilance plus seulement ciblée sur le PSL mais longitudinale et centrée sur le patient.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Hémolyse post transfusionnelles drépanocytaires : où en sommes nous ?  C.RIEUX / E.DE MEYER / D.BACHIR / K. BOUDJEDIR

 

Est-ce que la réalisation des RAI post transfusionnelles est toujours pertinente ?

Catherine LE NIGER(1)*, Laurence AUGEY(2), Agnès BAZIN(3), Elisabeth BERGER(4), Véronique BETBEZE(5), Véronique BOURCIER(6), Anne DAMAIS-CEPITELLI(7), Gérald DAURAT(8), Edith DE MEYER(9), Soizic DUCROZ(10), Hervé GOUEZEC(11), Christine HUCHET(12), Bernard LASSALE(13), Silvana LEO-KODELI(14), Victoire LOVI(15), Maryse PUNTOUS(16), Sophie PUJOL(16), Pascale RENOM(17), Claire RIEUX(9)

Introduction La décision du 6 novembre 2006 définissant les principes de bonnes pratiques recommande que les recherches d’anticorps irréguliers (RAI) post-transfusionnelles (PT) soient réalisées entre un et trois mois après la transfusion. Au CHRU de Brest, c’est l’unité d’hémovigilance (Hv) qui a en charge l’envoi des ordonnances dans ce délai et la centralisation des résultats. Nous avons souhaité évaluer si la réalisation de cet examen en PT restait toujours pertinente.

Méthodologie Une analyse prospective a été réalisée pour  2015. Nous avons évalué le taux de réalisation de la RAI PT, le taux de RAI PT positives et les fiches d’effet indésirable receveurs (FEIR) avec la catégorie diagnostique : allo-immunisation.

Résultats En 2015, 2162 ordonnances ont été adressées aux 3554 patients transfusés. 1318 RAI PT ont été réalisées, soit un taux de retour de 61%.  Parmi elles, la RAI était positive dans 12 cas (0,9%) dans un délai moyen de 56 jours.

45 EIR allo-immunisation ont été déclarés : 12 allo-immunisations découvertes dans le cadre du bilan PT et 33 dans le cadre d’un bilan pré-transfusionnel (parmi ces 33 cas, 11 RAI PT effectuées  étaient négatives).

Une enquête a été réalisée auprès des 18 établissements de santé publics faisant partie  du GHCOH afin de décrire l’état des lieux des pratiques dans ces établissements. 12 questionnaires ont été analysés. 1 ES n’a pas mis en place ces recommandations. 10 ES font une RAI PT en remettant une ordonnance à la sortie du patient avec un taux de retour entre 0,14 et 16%. Pour  1 ES, l’envoi est réalisé  par l’unité d’Hv avec un taux de retour de 68,3% ; 1566 RAI PT ont été réalisées et parmi elles, la RAI était positive dans 24 cas (1,53).

Conclusion Ces résultats montrent l’avantage d’une gestion centralisée par l’unité d’Hv. Cependant, malgré une centralisation, le taux de RAI PT positives découvertes par le bilan PT reste très faible (0,9 et 1,53%) et pose la question de la pertinence de réalisation de cet examen.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Est ce que la réalisation des RAI post-transfusionnelles est toujours pertinente ? LE NIGER

 

Session simultanée XV : Gestion des risques

 

Identitovigilance chez le polytraumatisé: un véritable enjeu pour la prise en charge transfusionnelle.

Modalités de maîtrise à l’Hôpital d’Instruction des Armées Sainte Anne – Toulon

Raphaëlle PUCCINI(1)*, Sandrine PONS(1), Céline POYET(2), Philippe AGUILON(1)

L’Hôpital d’Instruction des Armées Sainte Anne de Toulon (HIASA) en tant que trauma center accueille de nombreux traumatisés graves hémorragiques (TG). La transfusion dans ce contexte nécessite une parfaite maîtrise en matière d’identito-vigilance d’autant les évènements tragiques du treize novembre 2015 nous ont rappelé la nécessité d’être préparé à un afflux massif de tels blessés. La procédure des urgences de l’HIASA prévoit la création d’une identité provisoire dès l’annonce de l’arrivée imminente d’un traumatisé grave. Si cette procédure a ses avantages (gain de temps à la prise en charge, sécurisation en cas de blessés multiples), elle est source de difficultés dès lors que le patient a déjà été transfusé en urgence vitale par le Service Médical d’Urgence et de Réanimation (SMUR) ou par l’hôpital de provenance. En effet, le groupage sanguin est alors ininterprétable chez ce patient. L’enjeu est de lier, de façon sécurisée, l’identité provisoire de notre patient à une autre identité donnée par les équipes d’amont afin de pouvoir utiliser les échantillons pré-transfusionnels ou de récupérer les données immuno-hématologiques d’un autre site pour permettre au laboratoire de valider le groupe au plus vite, afin d’épargner si possible le stock de CGR de groupe O. Les biologistes responsables du dépôt de sang ont souhaité améliorer l’application de la procédure d’identification initiale des TG en collaboration avec les médecins des urgences et du SMUR : bracelet, utilisation de  l’identité d’origine en cas de transfert secondaire, création d’une fiche établissant un lien entre l’identité provisoire créée à l’HIASA et celle attribuée par une équipe d’amont. Des exemples sont donnés. Ces mesures servent de base à la rédaction d’un protocole du plan blanc.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Identito-Vigilance chez le polytraumatisé : Un véritable enjeu pour la prise en charge transfusionnelle. R.PUCCINI

 

Evaluation des pratiques professionnelles « Prévention surcharge transfusion » au CHU de Caen, premiers résultats

Agnès BAZIN(1)*, Nathalie CARATY(1), Aurélie LE GOFF(1), Benoît MORIN(1), Vincent ROULE(1), Marie-José D’ALCHE GAUTIER(1), Isabelle HERVE(2)

Dans le cadre d’une démarche régionale d’hémovigilance de développement professionnel continu, une EPP a été engagée en Cardiologie au CHU de Caen en 2015.

Matériel et méthode L’EPP a été menée par audit clinique ciblé rétrospectif (méthode Haute Autorité de Santé), avec une grille de 15 critères portant sur la prescription, les modalités d’administration et la surveillance des transfusions érythrocytaires effectuées dans 2 secteurs de Cardiologie entre les 1/1 et 31/5/2016, listées sur l’application transfusionnelle du CHU. Leur conformité aux recommandations HAS-ANSM a été évaluée par 5 cardiologues en consultant le dossier informatisé des receveurs de ces concentrés de globules rouges en juin 2015 (après exclusion des contextes aigus).

Résultats L’analyse a ainsi porté sur 31 épisodes transfusionnels (25 patients). Si la prescription de CGR (indication, nombre) est conforme dans 67 à 81% des cas, la prescription du débit n’est jamais retrouvée. Les paramètres de surveillance sont réguliers en début de transfusion (69-100%), plus inconstants ensuite (31-79%). La durée d’administration d’un CGR est le plus souvent inférieure à 3h (85-92%), tandis que le débit est conforme dans 54 à 56% des cas.

Discussion et conclusion Cette étude a notamment permis de souligner l’absence de prescription des modalités d’administration des CGR, un rythme de surveillance variable selon les horaires, et différent entre les 2 secteurs.

Les mesures correctives ont comporté le rappel aux médecins et infirmiers des recommandations HAS et ANSM chez les patients à risque de surcharge, qui ont été insérées en note sur l’ordonnance de produits sanguins labiles du dossier patient informatisé du CHU.

Cette EPP, dont le 2ème tour est effectué en 2016, a aussi contribué à modifier la transfusion érythrocytaire en privilégiant la prescription unitaire hors contexte aigu et a impulsé un travail relatif à la priorisation de l’acte transfusionnel dans l’établissement.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Prévention surcharge post transfusion A.BAZIN

 

La visite de risque : une démarche qualité au « cœur » de l’unité

Marie-Chantal DUBOIS, Anne SAUVAGE, Evelyne SIGNAC, Virginie MOISSET, Vanessa AUGIS, Isabelle ROGER, Sophie PUJOL, Maryse PUNTOUS

Dans le cadre de la démarche qualité des soins, suite à une première Visite De Risque (VDR) en réanimation médicale, une seconde a été réalisée sur trois secteurs d’oncologie (secteur stérile, conventionnel et hôpital de jour). Dans chaque service, un médecin hémovigilant, le cadre de santé et une infirmière de la coordination ont réalisé des observations sur des temps différents (entre 4h du matin et 23h). Un retour personnalisé a été présenté à chaque équipe. Il ciblait les étapes prioritaires du processus transfusionnel en mettant en avant les contrôles opérants et ceux perfectibles.

Lors de ces présentations des actions d’améliorations ont été proposées par les équipes, validées par l’Unité de Sécurité Transfusionnelle et d’Hémovigilance (USTH). Un rapport complet a été rédigé pour chaque unité contenant l’ensemble des observations et des entretiens avec les professionnels. Dans ce compte-rendu, un tableau récapitulatif des actions à mettre en place et un calendrier pour programmer leurs réévaluations a été présenté. Ce rapport a été validé par le cadre de santé, le chef de service et l’USTH. Ensemble ces 3 partenaires ont mis en place des modalités de réévaluation.

Suite à cette démarche qualité, il a été mis en évidence sur un secteur des difficultés organisationnelles fortement liées aux contraintes induites par les locaux. Ce résultat permet aussi d’alerter l’institution sur cette problématique. La VDR est un outil de démarche qualité très précis et porteur, il faut néanmoins s’assurer de l’adhésion complète des secteurs de soins. L’USTH et l’équipe de la coordination des vigilances affinent ses supports et sa méthodologie pour mener cette évaluation au mieux.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

La visite de risque : Une démarche qualité au « cœur » de l’unité M-C.DUBOIS

 

Mise en place d’indicateurs Qualité sur l’utilisation des produits sanguins labiles au CHU de Dijon

Baptiste HUET, Anaëlle FOREY, Claire ROUX, Elisabeth BERGER*

Dans un objectif d’amélioration continue des soins et de sécurité transfusionnelle, nous avons voulu mettre en place des indicateurs pour évaluer et suivre la qualité des pratiques en transfusion. Ceux-ci ont été définis suite à des dysfonctionnements ou pour faire un état des lieux dans des situations à risques :

– Les transfusions nocturnes : Sur une période de 7 ans, 23% des transfusions se déroulent la nuit : 35% dans les services de type bloc/réa/SMUR/Urgences, 16% en secteur médical et 21 % en secteur chirurgical. Dans ces secteurs, les taux varient en fonction des services avec un taux médian de 21% dans les services transfusant plus d’1 fois/semaine (1.5-36%) et de 13% (0-100%) dans les services peu transfuseurs.

Les prescriptions non conformes peuvent entrainer un retard de délivrance des produits préjudiciable pour le patient. A partir des données EFS, Il est ressorti 9 types de non conformités, bloquantes ou non pour la délivrance. Depuis 2012, les non conformités ont diminué de 4 à 2%.

Les prescriptions en urgence vitale (UV) : l’indication doit être pertinente au regard des moyens mobilisés. 108 prescriptions ont été collectées en 13 jours (37 UVI / 71 UV30). En UV30, le délai entre réception de la prescription à l’EFS et transfusion est < 30 mn dans 43 % des cas et < 45 mn dans 63 % des cas. En UVI, le délai est < 20 mn dans 56 % des cas et < 30 mn dans 80 % des cas.

Les volumes de CPA à transfuser aux nouveau-nés doivent respecter les normes définies par l’HAS. L’évaluation a été initiée suite à une erreur de calcul de volume à administrer (2.8 fois la dose). Sur 55 prescriptions établies sur 2 mois, le volume à transfuser indiqué par l’EFS sur la fiche de délivrance différait d’au moins 20% de la valeur théorique dans 7 cas (12.7%) sans toutefois dépasser le volume maximal de 20 ml/kg.

Les indicateurs issus de ces analyses permettront de cibler les actions d’amélioration, de suivre l’efficacité des actions menées et de mesurer les gains obtenus.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Mise en place d’indicateurs qualité en transfusion au CHU de DIJON E.BERGER / C.ROUX / B.HUET / A.FOREY

 

Amélioration des pratiques transfusionnelles au déchocage du CHU de Saint Etienne et diminution des produits rendus non transfusés

Paul CHANAREILLE(1)*, Pascale ORIOL(1), Julie GAVORY(1), Halim BENAMARA(2), Laurent GERGELE(1), Serge MOLLIEX(1)

Introduction L’existence de protocoles de transfusion massive permet de réduire les délais d’initiation de la transfusion, les défaillances d’organes et les complications post-opératoires chez le polytraumatisé. Le CHUSE est doté d’une salle de déchocage et de procédures adaptées depuis 2010. En 2014, suite à l’évaluation du taux de PSL détruits non transfusés (DNT), le département d’Anesthésie-Réanimation a mis en place une stratégie d’amélioration des pratiques

Méthode Un audit clinique a été réalisé selon les référentiels HAS avec un 1er tour rétrospectif sur 2014,période pendant laquelle l’EFS délivrait en UV 2 mallettes de 3 CGR O et 3 PFC. En 2015, une stratégie avec 3 mallettes de 2 CGR O et 1 de 2 PFC a été mise en place. Une campagne d’information a été menée par les intervenants du déchocage aux professionnels de terrain. Un 2ème audit prospectif de juin 2015 à juin 2016 a été réalisé

Résultats Le 1er tour  a mis en évidence 21 CGR DNT au déchocage, soit 14% des CGR DNT du CHU et 27 PFC DNT soit 25% des PFC DNT du CHU en 2014. Suite au nouveau protocole, les résultats comparant 2 périodes d’évaluation de 10 mois pour une activité de déchocage similaire entre les deux tours montre un passage d’un taux de 32,6% de mallettes CGR partiellement utilisées au 1er d’audit à 4% au deuxième tour d’audit et d’un taux de 60% de mallettes PFC partiellement utilisées au 1er tour à 12,5% au 2ème tour. Soit entre 2 tours similaires de 10 mois, un passage de 21 CGR DNT à 3 CGR DNT et de 24 PFC DNT à 4 PFC DNT

Conclusion Le nouveau protocole de délivrance des PSL associé à une information aux personnels impliqués a permis une réduction notable des PSL DNT. Cette action est un projet d’EPP, reconnu comme tel. Cette nouvelle stratégie  s’intègre dans une démarche économique mais aussi éthique auprès des donneurs de sang. La mise en place de ce nouveau protocole n’a pas perturbé la prise en charge des patients au sein du déchocage et a reçu un avis favorable des équipes

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Améliorations des pratiques transfusionnelles et diminution des produits rendus non transfusés au déchocage du CHU de Saint-Etienne J.GAVORY / J-Y.BIEN

 

Mise en place d’un dispositif de transport automatisé avec sécurisation informatique de l’envoi et de la réception des produits sanguins labiles (PSL) au CHRU de Lille

Pascale RENOM(1)*, Eric RESCH(2), Merce JOURDAIN(1), Brigitte NELKEN(1), Serge LESAGE(1), Philippe GAVEL(1), Sophie SUSEN(1)

L’activité transfusionnelle a été réorganisée au CHRU de Lille (50 000 PSL/an) grâce à la mise en place d’un partenariat avec l’EFS Nord de France dans le but de sécuriser et d’optimiser les pratiques en renforçant les interactions CHRU/EFS. L’installation de l’EFS au centre du campus a autorisé le déploiement d’un système de transport automatisé pour l’envoi direct des PSL dans les unités de soins (US). Une analyse des consommations par secteur d’activité et niveaux d’urgence a permis de définir le maillage du réseau, 6 lignes desservent 5 établissements grâce à  57 gares (Swisslog). Ce système bénéficie d’une sécurisation informatique innovante pour l’envoi et la réception. A l’EFS, le technicien scanne le numéro IEP du patient puis les numéros de don des poches et un signal lumineux indique le tube dans lequel il doit placer la cartouche à envoyer. Dans l’US, le soignant reçoit un signal automatique l’avertissant de cet envoi. Au niveau de la gare du secteur, il badge sa carte d’établissement puis le numéro IEP du patient pour obtenir la ou les cartouche(s) contenant les PSL délivrés. Le temps de transport varie de 2 à 4 minutes 30 pour une cartouche pouvant contenir au maximum 2 PSL de même nature. Afin de fluidifier le flux d’informations nécessaires au fonctionnement du système, le logiciel eTraceLine (Mak System) a été parallèlement mis en place afin de permettre aux médecins d’établir leur prescription dans le dossier transfusionnel informatisé patient en la signant numériquement (Bull). Après une étape de validation puis de formation du personnel (>7000 utilisateurs potentiels), le système a été déployé en juin 2015. La rapidité d’acheminement des produits a permis la suppression de  4 dépôts relais intra-hospitaliers. La sécurisation informatique de l’étape de réception aide à prévenir les erreurs d’attribution de produits. Cette nouvelle organisation assure une traçabilité informatisée des informations aux différentes étapes du processus transfusionnel.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Un dispositif de transport automatisé avec sécurisation informatique de l’envoi et de la réception des PSL au CHRU de Lille P.RENOM

 

Session simultanée XVI : Place des plasmas

 

La délivrance des plasmas / Plasma thérapeutiques aujourd’hui et demain 

La délivrance des plasmas / Plasma thérapeutiques aujourd’hui et demain  O. GARRAUD

 

Echanges Plasmatiques (EP) 

Echanges Plasmatiques (EP) O.HEQUET

 

Plasma et Choc Hémorragique / Pratiques et Recommandations 

Plasma et Choc Hémorragique / Pratiques et Recommandations  Y.OZIER

 

Session simultanée XVII : Formation et transfusion

 

Etat des lieux de la formation continue sur la transfusion sanguine

Etat des lieux de la formation continue sur la transfusion sanguine H.GOUËZEC

 

La simulation en santé : Méthode de gestion des risques (application transfusionnelle) 

La simulation en santé : Méthode de gestion des risques (application transfusionnelle) M-C.MOLL

 

Appropriation des recommandations

Appropriation des recommandations P.JARNO

 

Session simultanée XVIII : Innovation et transfusion

 

Innovations pédagogiques et full digital : où en est-on ? 

Innovations pédagogiques et full digital : où en est-on ?  P.STACCINI

Innovation technologique et sécurité transfusionnelle

Innovation technologique et sécurité transfusionnelle R.DJOUDI

 

Les thérapeutiques transfusionnelles de demain : production de globules rouges humain dans l’animal à l’aide des iPS 

Les thérapeutiques transfusionnelles de demain : production de globules rouges humain dans l’animal à l’aide des iPS  J.DE VOS

 

Session simultanée XIX : Communications libres – Sécurité et pratiques transfusionnelles

 

Redonner du sens aux deux déterminations de groupe sanguin

Marie-Chantal DUBOIS, Virginie MOISSET, Anne SAUVAGE, Evelyne SIGNAC, Maryse PUNTOUS, Vanessa AUGIS, Sophie PUJOL, Isabelle ROGER

Dans le cadre d’un diplôme universitaire de recherche en sciences infirmières, le respect de la réglementation sur les prélèvements des deux déterminations par les infirmiers a été exploré. Au niveau national, cette thématique a été soulevée par un groupe d’hémovigilants (GHCOH : Groupe Hémovigilant et correspondant en Hémovigilance) qui suspecte un contournement volontaire de la réglementation par les soignants. Dans un premier temps une recherche bibliographique a été réalisée. De quand date cette loi ? Qu’en est-il des deux déterminations ? Est-ce que des accidents d’incompatibilité ABO liés au prélèvement du groupe ont été déclarés ? Comment se déroule la transfusion à l’étranger ? Pour compléter cette recherche une enquête exploratoire sur le CHU de Bordeaux a mis en évidence 60% de prélèvements non-conformes.

Au cours de cette enquête, il a été visible que de nombreux acteurs de soins connaissent ces pratiques (cadres de santé, médecins …). Face à cet état des lieux, il est indispensable de revoir les conditions de prélèvement des deux déterminations. Il est d’autant plus urgent de travailler sur cette thématique sachant que dans chaque établissement afin de réduire les coûts des examens immuno-hématologiques, les soignants sont incités à récupérer les antériorités, d’où la nécessité de sécuriser ces deux premiers résultats.

L’objectif de la recherche paramédicale sur ce sujet est de connaître les freins individuels, organisationnels et institutionnels qui conduisent les infirmiers à contourner cette loi. Ainsi il sera possible d’identifier des leviers qui permettront de sécuriser la transfusion en revoyant nos organisations. Si cette étude est élargie sur d’autres établissements de santé et qu’il est mis en évidence des obstacles communs, il pourra peut-être même être envisagé de questionner l’interprétation actuelle de la loi.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Redonner du sens aux deux déterminations de groupe sanguin M-C.DUBOIS

 

Création d’un logiciel de modélisation en hémovigilance et sécurité transfusionnelle

Hakim EL ALAMA*, Amal AIT HAJ SAID, Adnane BENMOUSSA

Introduction Ce travail est un logiciel de modélisation informatique permettant de prévoir les différents niveaux de contrainte lors de l’usage thérapeutique des produits sanguins labiles (PSL).

Méthodes Le logiciel est créé à l’aide du langage de programmation compilé C++. La recherche bibliographique est conduite à partir des monographies de chaque produit, des données ANSM, MEDLINE, EMBASE et des centres d’hémovigilance. L’analyse se fait cas par cas, selon le profil du patient (âge, sexe, antécédents, examens cliniques et para-cliniques et allergies), les apports alimentaires particuliers, les associations à d’autres produits, les incompatibilités physico-chimiques, les indications et les posologies.

Résultats Le logiciel permet de consulter les monographies de chaque produit ainsi de déterminer les niveaux de contrainte de l’usage thérapeutique des produits sanguins labiles (PSL), qu’ils soient contre-indiqués, déconseillés, à utiliser avec précautions d’emploi ou à prendre en compte.

Conclusion Ce logiciel est une solution professionnelle simple et rapide pour prévenir les incidents et les effets indésirables avec plus de sécurité et d’efficacité tout en respectant la chaine transfusionnelle. Cependant il reste une simple simulation d’un futur travail pluridisciplinaire et plus exhaustif.

Mots clés Logiciel, modélisation, hémovigilance, sécurité transfusionnelle.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Création d’un logiciel de modélisation en hémovigilance et sécurité transfusionnelle  H.E ALAMA / A.AIT HAJ SAID / A.BENMOUSSA

 

Evaluation de la réalisation des prélèvements pour groupage sanguin : audit multicentrique une semaine

Anne DAMAIS-CEPITELLI(1)*, Elisabeth BERGER(2), Véronique BETBEZE(3), Véronique BOURCIER(4), Gérald DAURAT(5), Edith DE MEYER(6), Hervé GOUEZEC(7), Bernard LASSALE(8), Catherine LE NIGER(9), Silvana LEO-KODELI(10), Victoire LOVI(11), Maryse PUNTOUS(12), Sophie PUJOL(12), Pascale RENOM(13), Claire RIEUX(6)

Objectif Evaluer les pratiques de réalisation des prélèvements lors d’une demande de deux déterminations de groupe sanguin.

Méthode Durant une semaine toutes les demandes de groupes sanguins parvenues à l’EFS ont été enregistrées. Seules les demandes concernant deux déterminations le même jour et dans le même service ont été analysées : date et heure de prélèvement, nombre de préleveurs, recherche dans les dossiers médicaux d’un acte transfusionnel au cours du séjour du patient et, quand cela était possible, interrogatoire des préleveurs.

Résultats 14 ES ont participé. 7942 demandes ont été enregistrées, pour 5132 patients prélevés. 2032 patients (40%) ont été inclus dans l’étude. Parmi eux 1621 (80%) ont eu deux déterminations dans un délai inférieur ou égal à 30 mn (médiane = 15 mn), dont 30% dans des services d’urgences. L’interrogatoire des préleveurs a été effectué dans six centres, pour 409 doubles déterminations. Dans 29% des cas, il y a bien eu deux préleveurs et deux actes de prélèvement, mais dans 52% des cas, les deux déterminations ont été effectuées par une seule personne et sur un seul prélèvement. Les réponses à l’interrogatoire sont parfois discordantes avec les informations notées sur les demandes. La recherche dans les dossiers montre que 22% des patients (13 à 43% selon l’ES) ont été transfusés au cours du séjour, et seulement 17% dans les 24h suivant les prélèvements.

Discussion Les pratiques de prélèvement des deux déterminations ne garantissent pas la sécurité transfusionnelle. Le faible pourcentage de patients transfusés dans les suites de ces prélèvements laisse penser que dans la plupart des cas les deux déterminations auraient pu être dissociées. La suite du travail portera sur trois axes : réflexion sur les organisations dans les établissements, réalisation d’une enquête sociocognitive multicentrique sur les raisons du non respect des bonnes pratiques et réalisation d’un deuxième audit à distance.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Evaluation de la réalisation des prélèvements pour groupage sanguin : étude multicentrique une semaine  A.DAMAIS-CEPITELLI

 

Sensibilisation des soignants à l’importance de l’identitovigilance dans la sécurité de la chaîne transfusionnelle

Aurore BANSARD*, Sylvie LECOLIER

Contexte En France entre 2010 et 2012, l’erreur d’identification du patient était en cause dans 33% des incidents graves de la chaine transfusionnelle. Dans le cadre de la semaine de la sécurité des patients de 2015, l’objectif du travail était d’évaluer les bonnes pratiques des soignants et de sensibiliser les professionnels de santé du Centre Hospitalier du Quesnoy à l’importance de la vérification de l’identification du patient.

Matériels et Méthode Aménagement d’une chambre d’une unité de soins de l’établissement en chambre des erreurs. Un mannequin, utilisé comme patient, devait recevoir une transfusion de concentrés globulaires. Tous les soignants  étaient conviés à visiter la chambre des erreurs et avaient pour mission, après exposition du cas clinique de retrouver des erreurs en lien avec l’identitovigilance : bracelet d’identification étiqueté avec un homonyme (erreur 1), erreur d’orthographe sur le nom du document de groupage (erreur 2) et pré-étiquetage des tubes pour un bilan sanguin (erreur 3). Chaque soignant restituait ses réponses sur papier libre et l’analyse des résultats était ensuite établie par l’infirmière coordonnatrice des vigilances,  une communication ultérieure des résultats avait lieu dans chaque unité. L’analyse des résultats excluait les soignants non qualifiés (exemple : Agents de Service Hospitalier) pour retrouver les trois erreurs.

Résultats Participation de 40 professionnels de santé dont 21 personnes qualifiées.  L’erreur 1 a été retrouvée par 10 personnes soit 47.6%, l’erreur 2 a été décelée par 5 personnes soit 23.8%, enfin l’erreur 3 a été trouvée par 3 personnes soit 14%. Seul un agent a trouvé les trois erreurs.

Conclusion Assurer la fiabilité de l’identification du patient et des documents le concernant est donc un point essentiel.  Des actions de sensibilisation sur les bonnes pratiques de vérification de l’identité du patient sont menées afin d’optimiser la sécurité et la qualité de la prise en charge du patient.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Sensibilisation des soignants à l’importance de l’identitovigilance dans la chaine transfusionnelle A.BANSARD

Focus sur les transfusions inappropriées au CHU de Bordeaux en 2015 : bilan et leçons à tirer

Sophie PUJOL, Evelyne SIGNAC, Maryse PUNTOUS, Vanessa AUGIS, Isabelle ROGER, Virginie MOISSET, Marie-Chantal DUBOIS, Anne SAUVAGE

En 2015, l’unité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance (USTH) du CHU de Bordeaux a recensé et analysé 12 transfusions inappropriées : 6 transfusions de produits périmés, 4 transfusions destinées à un autre patient, une transfusion ne répondant pas aux qualifications prescrites et une transfusion par excès sur un résultat d’Hb erroné (Hémocue©). En 2013 et 2014, la prévalence était moindre, avec respectivement 5 et 8 transfusions inappropriées. La recrudescence de ces évènements, couplée à la note de l’ANSM du 22 mai 2015 relative à 3 cas de transfusions ABO incompatibles, a conduit l’USTH à dresser un bilan des analyses de ces dysfonctionnements.

Les défaillances sont principalement: des erreurs dans la gestion de l’identité patient (4), des défaillances des procédures de contrôle prétranfusionnels (5), des prescriptions inadaptées (non fractionnées (4) ou sur un résultat d’Hémocue erroné (1)) et des anomalies lors de la délivrance (4).

Les causes profondes sont principalement la perte de la notion de risque (soin quotidien) et des défauts d’organisation et de communication, associées à divers facteurs favorisants: Interruptions/partages de tâches, défauts d’ergonomie, homonymie, surcharge de travail, transfert de patient… L’urgence clinique n’a été un facteur favorisant que dans 2 cas.

Les leçons à tirer sont

1/ La nécessité de rappeler les fondamentaux et l’importance des vérifications ultimes en pointant les risques du processus transfusionnel (multiples intervenants, facteurs humains…)

2/ La vérification des concordances d’identité est une vulnérabilité majeure du processus.

3/ La délivrance fractionnée est à privilégier autant que possible.

4/ Le respect des bonnes pratiques d’utilisation de l’Hémocue© conditionne sa place dans la décision transfusionnelle.

Ce bilan a fait l’objet d’une sensibilisation des IDE référents en hémovigilance et a été présenté lors de la XXème journée régionale de Sécurité Transfusionnelle et d’Hémovigilance.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Focus sur les transfusions inappropriées au CHU  de Bordeaux en 2015 E.SIGNAC

 

Disponibilité des plaquettes : un défi permanent et une quadrature du cercle.

Bruno LAFEUILLADE(1)*, Géraldine SANCHEZ(2), Yannick BOUVIER(1), Carine EYBERT(1), Michel RABA(3)

Introduction La disponibilité de concentrés plaquettaires (CP) pour les établissement de santé est un défi permanent pour les EFS régionaux en raison (1) d’une durée d’utilisation courte de 3.5 à 4 jours,  correspondant à la durée de conservation moins le délai de la qualification biologique du don, (2) d’une production de CP discontinue, les CPA n’étant pas prélevés le dimanche et les MCP n’étant pas produits le dimanche et le lundi. L’approvisionnement en début de semaine se fera donc sur une réserve constituée lors des dernières  productions. Le but de cette étude est de comparer deux modes de régulation de stock, une à gestion des stocks tendue effectué en 2015 et une à gestion des stocks sécuritaire effectuée le premier semestre 2016.

Méthodes La répartition de l’âge des CP à la délivrance  (J1, J2, J3, J4 et J5) a été étudiée, pour chaque jour de la semaine, et par semaine. Les répartitions ont été comparées entre les deux périodes. Le % de CP délivrés à J5 est un indicateur simple pour illustrer le vieillissement du stock. Les achats de CP suite à des stocks tendus et les retards à la délivrance ont également été comparés.

Résultats Les résultats les plus marquants entre 2015 et 2016 sont les suivants :

  • Le % de J5 délivré mardi a augmenté de 40% à 53%, celui  délivré mercredi de 26 % 43% (cf. figure) et globalement de 19% à 27%. sur la semaine,
  • Le nombre de CP fournis en secours par des EFS régionaux a diminué de 88 à 27.
  • Les retards à la délivrance (hors fériés) ont diminué de 25 à 8.

Conclusion Une gestion sécuritaire en termes de stock de CP a permis de réduire les retards à la délivrance et les demandes d’aides extérieurs, mais a entrainé la délivrance de CP plus âgés, particulièrement du lundi au mercredi. La régulation des stocks est donc la science du compromis après avoir établi les facteurs qui devaient être privilégiés.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article

Disponibilité des plaquettes : un défi permanent et une quadrature du cercle  B.LAFEUILLADE

 

Session simultanée XX : Communications libres – Hémovigilance receveur

 

La transfusion, un cheval de Troie? A propos d’une réaction allergique

Edith DE MEYER, Alexandre BEYLOUNE, Ferial BEGGA, Caroline DUDREUILH, Jean-Louis BEAUMONT, Philippe GRIMBERT, Lisette HAUSER, France PIRENNE, Claire RIEUX

Avec une incidence estimée en France à 22.2/100000 produits sanguins labiles transfusés (ANSM), la réaction allergique est un évènement indésirable fréquent, potentiellement grave dont l’étiologie reste souvent inconnue. Monsieur X., 37 ans, porteur d’une néphropathie d’origine indéterminée, sans antécédent transfusionnel, a bénéficié, à J6 d’une transplantation rénale avec un anticorps anti-HLA dirigé contre son greffon, d’un premier échange plasmatique avec du plasma frais congelé inactivé par Amotosalen (PFC-IA). 15 minutes après le début de la procédure, alors que le troisième PFC venait d’être posé, le patient a présenté des fourmillements, vertiges et bouffées vasomotrices, rapidement suivis d’un bronchospasme. La transfusion a été arrêtée, le patient a été traité par de l’oxygénothérapie, des bronchodilatateurs en aérosols et 60mg de méthylprednisolone IV. L’évolution a été favorable en 2 heures. Le lendemain, il a reçu 2 CGR déplasmatisés bien tolérés. La tryptase était augmentée (histamine non prélevée), le dosage des Ig A était normal, aucun nouveau médicament n’avait été introduit. Dans ses antécédents, on retrouvait un terrain allergique (pollens, acariens, chats), un asthme, ainsi qu’un œdème laryngé à la suite d’une prise unique de ramipril, un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC). Une enquête a été menée auprès des 4 donneurs de plasma : le donneur du 3ème PFC-IA, un homme de 56 ans, était sous périndopril, un autre IEC. Le mécanisme de transfert passif d’un allergène par le produit sanguin est probablement à l’origine de l’accident. Dans ce contexte, se pose la question des mesures préventives dont nous disposons pour ces patients allergiques à une classe médicamenteuse fréquemment utilisée dans la population de donneurs de sang? Dans le cas de patients ayant développé des réactions sévères, pourrait-on envisager de préciser ce type d’antécédent sur la prescription afin de rechercher des donneurs « free » vis-à-vis de l’allergène en question?

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

La transfusion, un cheval de Troie ? A propos d’une réaction allergique post transfusionnelle  E.DE MEYER / A.BEYLOUNE / F.BEGGA / C.DUBREUILH / JL.BEAUMONT / P.GRIMBERT / L.HAUSER / F.PIRENNE / C.RIEUX

 

Hémovigilance Receveur : Erreur ABO : Interrogation sur la procédure d’identification temporaire complexe ?

Hélène ODENT-MALAURE(1)*, Marie ARCHIMBAUD(1), Patrick FABRIGLI(1), Eric DUCHER(2), Pierre FRESSY(3)

Introduction Le 20.12 a lieu simultanément 1 AVP impliquant 1 personne ainsi qu’un accident de la vie courante (plaie de la jugulaire) impliquant 1 personne.

Le patient porteur de la plaie jugulaire à son arrivée est identifié sous l’identité TEMPOGAAAAAA X né le 30/06/1980.

Le patient blessé lors de l’AVP à son arrivée est identifié sous l’identité TEMPOGA B XXXX né le 22/12/1980 Sexe M.

Déroulement des faits 

18h34 : DDS en UVI SANS IDENTITE sexe M : délivrance de 5 CGR O

19h04 : Prélèvement IH EFS sous identité TEMPOGAAAAAA X né le 30/06/1980 : Résultat A RH : -1, -2, -3, 4, 5  KEL : 1

20h22 : DDS sous l’identité TEMPOGA B XXXX né le 22/12/1980 Sexe M  – délivrance de CGR O+, CPA O+ et PFC AB

20h40 : Prélèvement IH EFS identité TEMPOGA B XXXX né le 22/12/1980  Résultats : O RH : 1, -2, 3, 4, 5  KEL : -1.

20H46 : DDS de 5 CGR et 5 PFC en UVI sous l’identité TEMPOGA né le ??? Sexe M Environs 40 ans, AVP Polytraumatisé

Cette demande est rattachée à l’identité TEMPOGAAAAAA X né le 30/06/1980 par le technicien EFS.  Les produits délivrés sont en cohérence avec l’identité mentionnée sur la feuille de délivrance (TEMPOGAAAAAA X né le 30/06/1980)

20H46 : Délivrance de 5 CGR A- sous l’identité TEMPOGAAAAAA X né le 30/06/1980

21h07 : Prélèvement IH EFS sous identité TEMPOGA né TEMPOG Y le 30/06/1975 : Résultat : A RH : -1, -2, -3, 4, 5  KEL : 1

22H00 : Transfusion réalisée de 3 CGR sur 5 (pas de concordance documentaire dans le service)

22h00 : L’anesthésiste contacte le CT de l’EFS qui confirme qu’il a en charge le patient TEMPOGA B XXXX né le 22/12/1980 de groupe O qui a reçu des CGR de groupe A (2 ½) – la transfusion est arrêtée

Conclusion : Selon la procédure d’identification de l’ES, le 1erpatient aurait dû être enregistré sous l’identité TEMPOGA, le 2ndsous TEMPOGB … (TEMPO = Temporaire, G = Initiale du Site, A,B,C selon l’ordre d’arrivée quotidien des identifications temporaires).

ACR le 04.02.16 : Révision de la Procédure d’identification temporaire des patients

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Erreur ABO : Interrogation sur la procédure d’identification temporaire complexe H.ODENT-MALAURE

 

Transmission transfusionnelle de plasmodium malariae. A propos d’un cas

Francis MEYER(1)*, Pierre MONCHARMONT(1), Bernard RIVOIRE(2), Sandrine HOUZE(3), Véronique BLANC PATTIN(2), Anne Laure DANQUIGNY(2), Laurence AUGEY(4), Valérie BARLET(1)

Introduction En France, grâce aux règles de l’entretien pré-don et aux contrôles biologiques pratiqués, la transmission transfusionnelle du paludisme est rare et implique presque exclusivement le Plasmodium falciparum. Un cas de transmission transfusionnelle de Plasmodium malariae (PM) est rapporté.

Cas clinique Le 11/09/15, une patiente transfusée pour un syndrome myélodysplasique [320 concentrés de globules rouges (CGR) reçus depuis 2009] présente, quelques heures après l’administration de 2 CGR, des épisodes fébriles répétés. Un test sur goutte épaisse détecte 0,2% d’hématies parasitées par PM le 20/9/15. Sur le plan des facteurs de risque, la patiente signale un voyage au Maroc en 2010. L’enquête ascendante concerne  les donneurs de 10 CGR transfusés entre le 21/07/15 et le 11/09/15. L’un des 10 donneurs est  trouvé positif en polymerase chain reaction (PCR) sur sang total pour le PM du 13/11/15. Des résultats négatifs en ELISA, en immunofluorescence indirecte (IFI) et en PCR sur plasma ont été observés sur le don de ce donneur daté du 23/07/15 à l’origine d’un CGR transfusé le 31/07/15 à la patiente. Un échantillon du don suivant du 09/10/15, bloqué par l’enquête, est négatif en ELISA, positif en IFI (titre 160). Sur le contrôle du 13/11/15 positif en PCR (P. M), le résultat du test ELISA est en zone grise laboratoire, et celui du test IFI positif (titre 160). Le donneur, d’origine comorienne, mentionne un antécédent de crise palustre en 1999, sans crise ultérieure. Un premier don en avril 2015, ELISA négatif, avait été orienté pour utilisation non thérapeutique. La patiente a une évolution clinico-biologique favorable après traitement. Le donneur a été traité (négativation de la PCR sur sang total).

Conclusion Ce cas montre les difficultés du diagnostic biologique de l’infection à PM, l’intérêt d’une information rapide de l’EFS en cas d’effet indésirable, et l’existence d’un long délai entre contamination transfusionnelle et premiers signes cliniques (42 jours).

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Transmission transfusionnelle de PLASMODIUM MALARIAE : A propos d’un cas  F.MEYER / P.MONCHARMONT / B.RIVOIRE / V.BARLET / S.HOUZE / V.BLANC PATTIN / A-L.DANQUIGNY / L.AUGEY

 

Escherichia Coli, un « serial killer » transfusionnel ?

Bruno LAFEUILLADE(1)*, Jean-Winoc DECOUSSER(2), Nadia OUNNOUGHENE(3), Pierre WEINBRECK(4)

Introduction L’incident bactérien par transmission transfusionnelle (IBTT) est un risque majeur de la thérapeutique transfusionnelle et concerne principalement les concentrés plaquettaires (CP). En France, l’incidence des IBTT exprimée par million de produits transfusés de 2000 à 2008 est de 0.39 pour les CGR et de 24.7 pour les concentrés plaquettaires (Transfusion 2015 ;55 :636). Les données obtenues de 2009 à 2012 ont été analysées. L’objectif était de comparer les incidences selon les germes, la gravité et le type de CP.

Méthodes La méthode de recueil et d’analyse des IBTT est celle précédemment publiée. Les sévérités de grade 1 et 2 (peu sévères et sévères) et celles de grade 3 et 4 (menace vitale ou décès) ont été regroupés respectivement sous le terme de « modéré » et de « grave » pour la comparaison.

Résultats L’incidence globale des IBTT liés aux CP est comparable entre les deux périodes (24.7 vs 21.5). Cependant, des différences apparaissent selon la gravité, le type de  germes et le type de produit (cf graphes).

Pour les CPA, l’incidence des IBTT graves dus  à des Bacille Gram négatif (BGN) augmente entre les deux périodes, Escherichia coli représentant 45 % des IBTT graves de 2000 à 2008, et 55% de 2009 à 2012. L’incidence des IBTT dus à des  bactéries à Gram positif (BGP) diminue quel que soit la gravité.

Concernant  les MCP, les IBTT  graves liés aux BGP diminuent et sont pour la moitié dus à des Streptocoques de groupe B.  Cependant, les effectifs sont insuffisants pour dégager des différences significatives en dehors de l’évolution de la part relative des BGN dans les incidents graves liés au CPA (p < 0.05).

Conclusion Escherichia coli, parmi les BGN, est unes   cause majeure  d’IBTT graves  liés aux CPA. En revanche, les BGN ne sont pratiquement pas représentés dans les IBTT graves transfusionnels liés aux MCP.  Ces résultats nécessitent d’être complétés avec les données de 2013 à 2015 pour augmenter l’effectif.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

ESCHERICHIA COLI, un « SERIAL KILLER » transfusionnel ?  B.LEFEUILLADE / J-W.DECOUSSER / N.OUNNOUGHENE / P.WEINBRECK

 

Analyse des EIR non listés ou non précisés. EFS CA (janvier 2013 – mai 2016)

Brigitte CABEZON*, Jean Yves PY, Thérèse JUTANT, Chantal MOUCHET, Frédéric DEHAUT / EFS Centre Atlantique, Saintes, France

Introduction L’objectif initial de l’hémovigilance est d’analyser les effets inattendus ou indésirables en vue d’en prévenir l’apparition (loi du 4 janvier 1993).Un EIR non classé dans une catégorie diagnostique connue peut donc échapper à cette analyse, avec une perte d’informations intéressantes. Pour cette raison, nous nous sommes penchés sur les EIR de catégorie diagnostique « non listé » ou « non précisé » de la base e-fit. Dans le rapport 2014 de l’ANSM, ces catégories représentent 1,6% et 1,1% des EIR d’imputabilité 1 à 3.

Matériel et Méthodes Nous avons extrait de la base e-fit régionale 30 EIR récents comportant un de ces deux diagnostics et les avons soumis à l’analyse de nos 10 hémovigilants, après avoir anonymisé chaque fiche. Les questions posées portaient sur le diagnostic envisagé, les informations complémentaires nécessaires ES ou EFS et l’imputabilité.

Résultats La majorité des EIR présentés sont reclassés dans un diagnostic listé. Seulement 28% des EIR sont maintenus dans leur catégorie initiale. Parmi les diagnostics choisis, on s’oriente dans 16% des cas vers une RNFH, dans 9% vers un OAP ou dyspnée, et dans 12% vers une pathologie de type tachycardie, qui pose la question du lien avec la catégorie des accidents métaboliques. Enfin, dans 8% des cas, les hémovigilants n’auraient pas déclaré cet EIR.

Conclusion Cette étude très intéressante amène plusieurs conclusions. Tout d’abord le fait qu’une réflexion supplémentaire permet de reclasser dans un thésaurus connu l’EIR qui ne rentrait pas dans une catégorie diagnostique exploitable. On note aussi que, à partir des mêmes informations, deux hémovigilants peuvent s’orienter vers deux diagnostics différents(l’un des EIR donne lieux à 8 réponses). Et enfin émerge une catégorie diagnostique un peu floue autour des accidents métaboliques et de leurs conséquences cardiaques, dont l’étude va être intéressante à approfondir.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Analyse des EIR non listés ou non précisés : une mine à creuser ?  B.CABEZON / J-Y.PY

 

Reconnaître et déclarer l’OAP de surcharge transfusionnel au CHI d’lbeuf-Louviers-Val de Reuil

Nathalie RIVET-LAFFINEUR*, Olivier DELASTRE

L’OAP étant une complication fréquente et grave de la transfusion sanguine, sous-déclarée, le correspondant d’hémovigilance et un médecin réanimateur se sont intéressés aux mesures préventives, dans le cadre d’un DPC.

Déroulement

1-  Séance d’apport cognitif au cours de la journée régionale d’hémovigilance normande (ReNoH – 21 mai 2015 – CHU de Caen)

2-  Analyse des pratiques par un audit clinique sur une période de janvier à juin 2015. « Prévention surcharge post-transfusion » sur 20 dossiers de patients de plus de 70 ans, avec facteur de risques  et transfusés pour anémie chronique. (Grille de recueil fournie par l’ARS Normandie)

3-  Mise en place d’outils internes pour améliorer les pratiques (identification des patients à risque sur l’ordonnance de PSL, document : « Transfusion des personnes âgées et des patients à risque de surcharge », feuille de surveillance de transfusion,…)

Communications institutionnelles sur ces actions (CME, CSTH, mails, staff, accueil des internes)

4- Validation de l’action d’analyse des pratiques professionnelles en présence des responsables du programme – décembre 2015 – ARS de Caen

5-  Suivi et bilan des actions mises en place en avril 2016

6- Elaboration d’un Quizz sur l’OAP pour renforcer la sensibilisation (distribution aux prescripteurs/IDE/SF en septembre 2016)

7- Intégration de ces outils dans le logiciel Sillage, lors du paramétrage.

Déclaration d’intérêt L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec cet article.

Reconnaitre et déclarer l’OAP de surcharge transfusionnel au CHI Elbeuf-Louviers-Val de Reuil N.RIVET / O.DELASTRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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